Présentée pour la première fois en 1992 à Broadway au Circle in the Square, avec Al Pacino dans le rôle de Harry Levine et Charles Cioffi (remplacé par Ben Gazzara l’année suivante) dans le rôle de Jake Manheim, cette "comédie urbaine", selon la définition que l’auteur lui-même lui avait donné, est un véritable "rictus de la désillusion", où Ira Lewis, comédien, dramaturge et metteur en scène décédé en 2015 à 82 ans, illustre avec sarcasme le dérèglement de ses homologues auquel il s’est confronté tout au long de sa vie. Cette pièce a été jouée pour la première fois en France en 2003 par Richard Berry (qui en a signé également la traduction) flanqué d’un excellent François Berléand.
Il est une heure d’une froide nuit newyorkaise quand Harry Levine, un écrivain paumé, hypocondriaque et névrosé, frappe à la porte de son meilleur ami Jake Manheim, photographe d’acteurs. Harry a un dollar et demi dans sa poche et Jake lui doit beaucoup d’argent, mais ce n’est pas le pire : il affirme ne pas avoir lu le manuscrit que Harry lui a confié, un nouveau roman sur lequel il place beaucoup d’espoir. Il l’a lu ou pas ? Sans relâche, obsessionnellement, Harry pousse le sardonique Jake à bout jusqu’à ce que la vérité soit dite. Non seulement Jake a lu le roman et il y a trouvé beaucoup de la vie de deux amis, mais il pense aussi que l’œuvre est un coup de génie de son ami, destinée à un grand succès commercial. Violemment jaloux, convaincu qu’il possède le potentiel d’être l’écrivain que Harry est effectivement devenu, le photographe raté essaye de détruire la chance en devenir de son ami. Jusqu’au moment final où Harry affirme avec force son droit à la réussite. A travers cet entretien émotivement fort, les deux amis décortiquent eux-mêmes et s’interrogent sur le sens de leurs vies et des liens qui les unissent aussi bien qu'ils les éloignent.
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Avec : Bernard Cicéron & Bernard Léandre
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