Les Contrées sauvages - L'Avant Seine Théâtre de Colombes

Du au

De 14h30 à 22h00

L'Avant Seine Théâtre de Colombes

92700 Colombes

En quelques mots

Rachid Akbal convoque la fiction pour investir le réel et inventer une fable contemporaine sur la colère. Invité à l’émission de radio « Bitumes », Kaci, conteur et metteur en scène (son alter-égo), raconte sa quête à travers les contrées sauvages. Au gré des rencontres, il dessine les différents visages de la fureur. Des expériences de l’enfance jusqu’aux tensions sociales actuelles, la rage s’incarne avec le corps et se danse jusqu’à la métamorphose finale.  

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Avec Rachid Akbal, Sandrine Monar, Clément Roussillat · Mise en scène et texte : Rachid Akbal · Chorégraphie : Sandrine Monar · Regard sur la dramaturgie : Stéphane Schoukroun · Scénographie : Anna Panziera · Création vidéo : Didier Léglise · Création sonore : Clément Roussillat · Création lumières : Hervé Bontemps · Costumes : Fabienne Desflèches

Production : Compagnie théâtrale Le Temps de Vivre · Coproduction : Studio-Théâtre de Stains (93) · En partenariat avec la Scène nationale de l’Essonne Agora-Desnos dans le cadre de la Convention régionale d’éducation artistique et culturelle (CREAC) de la Région Île-de-France · Soutiens : L’Avant Seine / Théâtre de Colombes (92), Théâtre Paris-Villette (75), Collectif 12 à Mantes-la-Jolie (78), L’Amin Théâtre - Le TAG à Grigny (91), Théâtre Berthelot à Montreuil (93).

Intentions

La colère est le moment où ce qui est tenu pour peu, négligé, saccagé est justement ce à quoi je tiens, ce pour quoi je suis prêt, prête à m’engager. Marielle Macé

Après tant d’années de politiques socio-urbaines et de dispositifs visant à réduire les inégalités, le fossé continue à se creuser. Les habitants des contrées sauvages - comme je les appelle pour poétiser les mots « banlieue » et « quartiers sensibles » - vivent à la marge. Et à la première crise financière ou sanitaire, ils sont les premières victimes.

La colère m’offrait plusieurs portes d’entrée : raconter un fait divers, une histoire vraie ou encore inventer une fiction. J’ai finalement choisi d’investir une frontière, entre le réel et la fiction.  Un espace liminal que j’aime explorer comme j’ai pu le faire déjà dans Rivages en partant du documentaire radiophonique de Martine Abat sur les migrants. Car cette frontière poreuse invite au partage de nos différences.

J’ai pris pour cadre de l’action un studio de radio, où le journaliste et musicien Myster Jack est l’image de la bonne conscience qui tente d’aplanir les colères, de les faire entrer dans des standards préformatés, sans complexité. Il invite à l’antenne Ingrid et Kaci. Enfants des contrées sauvages, ces deux personnages inspirés du réel, refusent d’endosser le rôle d’ambassadeurs, de représentant légitime de façade qu’on leur impose. Ils revendiquent la place d’artiste, ils continuent de chercher. Ils agissent ici et maintenant.  

J’ai choisi de revenir à l’écriture d’un récit en faisant appel à Kaci, mon alter-égo de la Trilogie Algérienne, Je considère ce personnage comme un homme libre, un homme-frontière, un observateur du réel. Il ne cherche pas la vérité, il n’apporte aucune réponse, il pose des questions, et dresse un constat. Affronter la réalité des choses et ne plus être dans le déni, c’est le sens de son engagement. 

Comme je le raconte dans le texte, je me suis souvent trouvé, lors d’ateliers de pratiques artistiques, au milieu d’adolescents qui adoptaient une position de repli sur soi.  J’étais souvent à court d’arguments face à cette défense. En questionnant leurs professeurs, j’ai reçu la confirmation de ce que je soupçonnais : leur prétendu « ce n’est pas mon problème » ou leur indifférence, venait, dans la majorité des cas, de leur peur d’affronter une réalité future. Ils adoptaient donc une position d’auto-exclusion.

En les regardant je me suis posé plusieurs questions : Comment étais-je à leur âge ?   Est-ce que je devrais leur raconter mon expérience ? Est- ce que je devrais mieux les écouter pour me faire comprendre ? Et si je devais faire un spectacle sur la colère des jeunes, est-ce que le récit serait une forme qui convient encore ? Est-ce que j’utilise les bons mots ou devrais-je utiliser d’autres langages plus adaptés à leur âge et à leur époque ? Y a-t-il un langage commun entre les générations ? Que reste-t-il du langage ?

J’ai alors bousculé mon confort narratif pour ouvrir des lignes de frictions et épurer progressivement mon discours jusqu’à retrouver confiance dans le pouvoir du verbe.  Je devais poser un regard plus large, un regard qui traverse toutes les générations. J’ai donc fait appel à d’autres langages, la danse, le son et la vidéo qui parlent davantage aux jeunes générations. Si ces disciplines étaient déjà présentes dans mes autres spectacles, elles ne s’inscrivaient pas dans la construction du récit. Ici, la vidéo et la danse permettent ces sauts du réel à la fiction, du passé au présent. Elles tissent la compréhension du spectateur dans un récit fragmenté et replacent la métamorphose au cœur de la création.

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