Voici quatre artistes complets et quatre voix qui, sans aucun artifice, réussissent à meubler une scène vide, à nous faire voyager entre swing, gospel, pop. Et au-delà de cette virtuosité manifeste il y a aussi de l'émotion, des émotions plutôt : du rire, de la poésie, de la fantaisie. Avec une mise en scène précise et surprenante, tout s'enchaîne avec entrain et fluidité : chaque geste, chaque note, semble être à sa juste place. Tagada Tsing ne fait pas dans l'esbroufe et préfère la sobriété ; pourtant on embarque avec eux sur les eaux froides quand ils entonnent la BO de Titanic, on ressent la ferveur d'une chapelle de Virginie quand un negro spiritual s'élève et nous voici dans les années 50 lorsqu'ils ressuscitent les Andrew Sisters. C'est à juste titre que Tagada Tsing a été acclamé plusieurs étés de suite à Avignon : c'est une parenthèse rafraîchissante, pétillante… un de ces moments qui nous rend plus légers et plus enclins à aimer la vie.
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