De 20h30 à 21h30
A l’intérieur d’un espace très graphique, que des fils tendus partitionnent, murent, plafonnent, créant des lignes de fuite, des distances, des vides, quatre danseurs dessinent ensemble une danse abstraite, organique, collective. Mus par un instinct primitif, agis telle une meute, ils investissent l’espace du jeu pour le plaisir de créer de la forme. Leur production individuelle de mouvements et de sons se transforme au gré de leur production commune. Un va-et-vient dialogue entre l’un et le tout, entre intérieur et extérieur, entre ce que le spectateur voit et ce qu’il projette dans l’intervalle des pleins et des vides, des supports (les corps) et des surfaces (les espaces) faites d’aplats et de perspectives.
Le quatuor mettra ainsi en balance la notion d’attraction, comme une force magnétique, avec celle de distraction, évoquant le manège et ses sensations physiques. Ici, pas de relation discursive au corps ni à l’écriture chorégraphique, mais bien une plongée dans la forme elle- même. Entrer en relation avec, par la force des choses ou par l’intérêt suscité. Participer à l’expérience spectaculaire dans ce qu’elle offre d’à part, d’insondable. Se créer sa réalité, différente de celle de l’autre. Décrocher du mental. Ôter toute explication tangible. Ne s’en tenir qu’aux sensations provoquées. Se fier à son intuition telle que Bergson la définit dans La pensée et le mouvant, comme « la sympathie par laquelle on se transporte à l’intérieur d’un objet pour coïncider avec ce qu’il a d’unique et par conséquent d’inexprimable ».
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