Le Kabaret des jours meilleurs - Grand-Laviers

Karl Valentin, auteur de génie et comédien dégingandé, a notre faveur. Son humour nous fait pleurer de joie. Avec la finesse du clown et l’élégance de l’acteur, il invite le monde entier sur sa scène. C’est d’un petit théâtre qu’il est le poète, un théâtre à lui seul et à nul autre pareil. Il est à mi-chemin entre Charlie Chaplin et Buster Keaton. Roland Dubillard, comme Raymond Devos, lui doivent beaucoup. Pendant le premier quart du siècle dernier, il jouait chaque soir ses numéros dans les brasseries de Munich, c’étaient des sketches d’un genre inédit. Nous reprenons ses textes pour relever la tradition du cabaret, la vraie, mais aussi par souci de dresser un parfait miroir de notre état. En démontant la parole, en élevant très haut le niveau du gag, Karl Valentin attaque comme il faut, là où il faut. C’est du non-conformisme à l’état pur. Tour à tour, il nous moque dans sa galerie de personnages, lesquels sont tous saisis du vertige de la peur, de comportements excessifs, de tics bourgeois et de manies quotidiennes. Il peint la grande crise de nerf de notre existence. C’est infiniment drôle. Mieux, cela nous aide à vivre.