La traduction française du titre de son album est un oxymore, Ombres lumineuses , qui raconte le désir de la compositrice, Anne Paceo, de faire surgir face à face les contraires pour en extraire une musique vibrante d’étincelles. Sur scène, cela donne un mélange détonant et excitant de batterie, de claviers, de saxophones et de voix. Un entrelacement de jazz et de pop. Avec des incursions de rythmes afrobeat et de sonorités soul. Beaucoup d’audace, de fantaisie et d’inventivité, donc, dans cet opus conçu par une batteuse que les victoires du Jazz ont consacrée meilleure artiste en 2016. La reconnaissance de ses pairs, Anne Paceo l’a amplement méritée. Depuis ses premiers pas, elle s’affirme comme l’une des créatrices les plus exaltantes qui soient. Elle aime prendre des risques, refuse de s’assagir dans des styles trop balisés, ne néglige pas l’apport des textes chantés dans ce concert où l’on entend parler de réfugiés ou d’anticolonialisme. Dans une ambiance contrastée, à la fois solaire et nocturne, la compositrice embarque sa bande de musiciens pour une épopée chavirée. Et chavirante.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir