C’est un monde froid et déshumanisé dans lequel évoluent des personnages réduits au rang de pantins. Gestes désarticulés, corps mécaniques, ils se balancent accrochés à des cintres au rythme d’une musique répétitive. Lorsque l’un d’eux parvient à se délivrer de ses amarres, les autres cherchent à leur tour à prendre leur envol…
À la croisée du cirque, de la danse et du théâtre, inspirée tant par le cinéma d’anticipation que par les techniques de la marionnette, Raphaëlle Boitel développe un langage chorégraphique d’une grande puissance symbolique. Le travail des corps, à la virtuosité circassienne, joue admirablement de la verticalité aérienne (mâts chinois, harnais, échelle…) et des compositions de clair-obscur. Traduisant les dérives d’une société trop cadenassée, cette fiction dystopique laisse aussi entrer la lumière, entre absurde et poésie.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir