Pour la dernière soirée de l'année, quoi de mieux que de revenir aux fondamentaux ? Nous vous invitons à venir (re)découvrir deux cinéastes essentiels aux premières années du cinéma américain, deux figures incontournables de la comédie qui raviront aussi bien les enfants que leurs grands-parents. Au programme donc : un film qui colle bien à la saison hivernale, et un film qui y colle un peu moins.
Toujours réalisateur, scénariste, producteur et acteur principal, Chaplin reprend son rôle d'éternel Charlot cette fois largué en plein Klondike, pendant la sus-nommée ruée vers l'or à la fin du 19e siècle. Perdu dans une tempête de neige, il trouve refuge dans la cabane de Black Larsen, un menaçant repris de justice peu enclin à partager ses maigres ressources. Quand débarque un troisième luron, le prospecteur Big Jim, la situation s'envenime encore davantage ; quand Larsen découvre la mine d'or mise à jour par Jim, les choses se compliquent réellement...
S'il fait bien partie des classiques, La Ruée vers l'Or n'offre pas vraiment la même profondeur que les films les plus connus de son auteur, tels que Les Lumières de la Ville ou Les Temps Modernes. Qu'à cela ne tienne, Chaplin a ici l'occasion de se lâcher niveau slapstick et imagerie cartoonesque : entre les transformations en poulet dues aux hallucinations causées par la faim, les attaques inopinées d'ours mal embouché et les chalets qui tanguent au bord du précipice, c'est un festival de péripéties pour l'un de ses films probablement les plus « aventureux ». Sans oublier la célèbre scène de la danse des petits pains, complètement random et tout à fait géniale.
Il est bon de revisiter l'oeuvre de ce clown impassible, à jamais dans l'ombre de son rival moustachu. Si beaucoup a été dit sur Le Mécano de la Générale, nous avons toujours eu un faible pour Cadet d'Eau Douce, encore plus déjanté.
Dans ce film, Keaton joue William Canfield, un jeune étudiant fraîchement débarqué de la ville et de retour dans son Mississippi natal, où travaille son père marinier. Celui-ci possède un vieux bateau à vapeur, le Steamboat Bill, qui fait pâle figure face à ceux de la compagnie navale concurrente, propriété du riche J.J. King. Or, William tombe amoureux de la fille de celui-ci...
L'acteur/cinéaste poursuit ici l'un des motifs récurrents de la comédie de l'époque, à savoir le frêle intellectuel qui se voit transformé en héros à la conquête des éléments afin de sauver sa dulcinée. Cette dualité sied tout à fait à la figure de Keaton, qui derrière son inexpressivité cache un trésor de drôlerie, et derrière son physique élancé cache un malade mental obsédé de sensations fortes. Car la première découverte d'un Keaton est toujours un choc : tourné il y a 90 ans, Cadet d'Eau Douce est une comédie littéralement ébourriffante qui propose certaines des scènes d'action les plus impressionnantes de sa carrière pourtant intense. Sans trop vouloir en dévoiler, le film se conclue par une scène de cyclone qui n'a rien à envier aux blockbusters modernes, et où Keaton en remontre largement à Tom Cruise en termes de cascades insensées.
Ces deux films sont naturellement muets et en noir et blanc, projetés dans leur version originale sous-titrée (pour les cartons). Cette séance est pensée pour tout le monde mais nous serions ravis si les enfants répondaient présents. Comme d'habitude, une petite restauration est proposée et ceux qui le souhaitent peuvent rester après la projection pour discuter de ce qu'ils ont vu !
Source : Open Agenda
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