Selon Gilles Deleuze, l’image audio-visuelle opère une « dissociation du visuel et du sonore », où les deux termes, s’ils définissent un ensemble, ne deviennent jamais une entité « totalisable ».
HIC est une exposition sans objets, dans laquelle les sons remplacent les images ; l’action du musicien se détache de la création musicale pour établir, à partir du paysage sonore, d’autres formes d’exploration du sensible. Le voyage, la marche, l’errance, la dérive sont ici des actions qui placent l’image sonore avant l’image visuelle ; là où il faudrait parler de composition, c’est le terme de « montage » dans son sens cinématographique qui s’impose. Mais si l’expérience visuelle est présente, le film lui-même fait défaut. Evoquant un film de Jean-Marie Straub et Danielle Huillet, Trop tôt, trop tard (1982), Serge Daney parlait d’un « film sensationnel », où le souffle du vent et le hors-champ sonore font percevoir le paysage comme une mer. C’est bien de cela dont il est question dans HIC, une exposition « sensationnelle » où le regard ne trouve pas d’horizon.
Port du masque obligatoire dans les lieux publics clos, pour les adultes et les enfants de plus de 11 ans.
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