Sur les scènes où elle se produit déferle un ouragan d’énergie, entraînant avec lui le surnaturel mythologique et la frénésie grotesque du carnaval. Chez Marlene Monteiro Freitas, le corps grimace, se distord, se métamorphose. Il devient marionnette, animal, figure monstrueuse. Cette créatrice singulière reprend la pièce fracassante qui a affirmé sa place dans le paysage européen de la danse. Au son d’une musique électro-tribale jouée en live et au rythme entêtant des cymbales, quatre danseurs et danseuses interprètent des êtres pétrifiés tiraillés entre bouillonnement et inertie. La chorégraphe portugaise a imaginé ce rituel d’automates en pensant au mythe de Pygmalion, sculpteur qui vit s’animer son œuvre, et aux effigies africaines du film Les Statues meurent aussi d’Alain Resnais et Chris Marker. Dans cet opéra charnel, les impulsions contradictoires s’entrechoquent pour laisser le corps manifester sa vitalité furieuse, irréductible.
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