L’œuvre de Fernand Pouillon - ses ensembles de logements tout comme ses complexes touristiques - est à envisager comme une construction ingénieuse de « mini-villes » dans lesquelles cohabitent un ensemble de vies qui laissent des traces et écrivent l’histoire de ces architectures dans le temps. Habitant·es, travailleur·euses et touristes investissent et s’approprient ces espaces, les aménagent pour en faire leurs lieux de vies. Ces vies anonymes deviennent l’argument central des séquences filmées comme des portraits photographiques réalisés dans les grands ensembles algérois et les complexes touristiques de Fernand Pouillon. Les images proposent une traversée « du dehors au-dedans » se faisant les discrètes témoins de rêves d’avenir et de réalités implacables.
Daphné Bengoa est cinéaste, photographe et initiatrice de projets culturels. Forte d’une double formation pratique à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) et théorique à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), elle développe un travail axé sur l’humain, en ce qu’il est comme puissance d’imagination et capacité d’action, dans sa relation à soi et à l’autre, à la ville et à la société dans son ensemble. En particulier, elle s’attache aux figures résistantes anonymes : à celles et ceux qui se dressent face aux aberrations d’un système et tentent de nouvelles manières de vivre et de travailler.
Source : Open Agenda
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