Le sextuor à cordes est le parent pauvre de la musique de chambre. Brahms lui donne par deux fois ses lettres de noblesse, sans doute pour contourner le défi du quatuor, sur lequel planait alors pour lui la figure intimidante de Beethoven.
Composés respectivement en 1860 et 1864, les deux sextuors témoignent également de la nouveauté du discours brahmsien dans le paysage musical européen, notamment par leur raffinement polyphonique qui a pu égarer certains auditeurs à l’époque. Si quatre ans seulement les séparent, on ne peut que constater l’évolution de l’écriture de Brahms. Le premier, l'Opus 18, rayonne de fraîcheur et de spontanéité, il s’inscrit dans la continuité du classicisme viennois, de Haydn et Beethoven, dans une forme de renouvellement du concerto grosso. La composition du second (op. 36) est liée à la rupture avec Agathe von Siebold (dont le prénom fournit l’un des thèmes du premier mouvement), l’œuvre témoignant de l’épanouissement du style et de la sensibilité du compositeur.
Lieu : Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
Jean-Guihen Queyras
Quatuor Belcea
Tabea Zimmermann
0 Commentaire Soyez le premier à réagir