"PRENDS MOI. PLEASE, PRENDS MOI"
Finnissage de l'exposition SPY VS SPY, Festival de Cannes de Frédéric STUCIN et Julien MIGNOT, en présence des artistes et autour d'un verre. ENTRÉE LIBRE
Les images ont été prises en 2015 et 2016 durant le Festival de Cannes. Dans la rue, bruyante, hystérique, ou dans les espaces plus feutrés où se font les interviews. On y voit des visages connus, respectés, adulés, « faire l’acteur ». C’est quoi « faire l’acteur ? » C’est ici avoir assez de discipline intime pour se mettre sur commande dans une position de drame, d’intensité maximale, et de très grande présence silencieuse. Tout en imposant une réserve, une distance. Cette distance est la chance du photographe : c’est avec elle que l’image s’écrit, que la photographie cherche sa place.
A l’extrême pointe de cela, il y a la rue (rue d’Antibes, rue Macé, rue Hoche, La Croisette, les abords du Palais) où chacun y va de son cinéma. Et s’arrange pour être repéré, extrait (donc sauvé) de la foule des anonymes. Chacun attend qu’un photographe, énergique et désirant, se heurte à eux, à ce petit film secret qu’ils se jouent à eux-même. Et dans la violence de cette collusion, l’anonyme dit au photographe ce que chacun voudrait entendre au moins une fois dans sa vie : « Prends-moi. Please, prends-moi. » Philippe Azoury
*Frédéric STUCIN
Fred Stucin est photographe, diplômé de deux grandes écoles, les Arts Déco Strasbourg et Louis Lumière. Il a longtemps aimé les rues des métropoles et les paysages du bout du monde, et a réalisé une douzaine de carnets de voyages (Rajasthan, Californie, Abu Dhabi, Mexico, Jamaïque, Ibiza, Ecosse pour Air France Magazine et l’Express). Mais son terrain de prédilection ce sont les visages : il s’est spécialisé dans le portrait.
Récemment il a exposé aux festivals de Sète et de Toulouse ses voyageurs de la Gare Saint Lazare et ses élégants du Prix Diane. ll travaille à la commande pour la presse et mène en parallèle des projets au long cours. Parfois, il a la prétention de penser que son métier c’est « la maîtrise de l’instant » : il anime chaque année un atelier sur le sujet lors des Rencontres d’Arles.
*Julien MIGNOT
Ce que Julien affectionne par dessus tout dans la photographie c’est le contraste et la possibilité de rassasier une furieuse curiosité. La nuit, il oscille entre le Silencio et la Philharmonie de Paris. Le jour entre les backstages des défilés de mode, des portraits de musiciens classiques et pop (Wagram, Universal, Emi, Naïve), le Festival de l’Image d’Amman en Jordanie dont il commissionne la partie française, et J’Adore Ce Que Vous Faites !, son studio près du Canal Saint-Martin.
Ces images se retrouvent dans les pages du New-York Times, Libération, Le M du Monde, feu Voxpop, Elle, le New-Yorker, Grazia, les cimaises d’Agnès b. ou dans le métro parisien. Et pour passer le temps c’est le retour aux terriennes qui l’occupe : l’Auvergne, ses volcans, ses vignes.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir