es débats sur les relations entre travail et intelligence artificielle (IA) se divisent principalement en deux catégories : la première soutient que l'IA peut rendre le travail superflu, la deuxième que l'IA nécessite du travail humain invisibilisé.
Pour aller plus loin dans la compréhension de l’IA, il faut l’envisager sous l’angle d’une stratégie d’extraction de connaissances tacites, culturelles et sociales. Comment l'extraction et l'agrégation sont-elles organisées à travers des plateformes spécialisées comme Amazon Mechanical Turk ? Comment les écologies cachées des forums de travailleurs attestent que la culture n'est jamais terminée. Et que l’IA exige une main-d'œuvre humaine constante pour rester alignée avec la culture.
▶ Intervenantes ◀
• Lilly Irani : professeure associée de communication et études scientifiques à l’Université de Californie à San Diego. Ethnographe, designer et ancienne informaticienne, elle est l’une des pionnières de la reconnaissance du micro-travail avec la création des logiciels militants Turkopticon et Dynamo. Son dernier livre Chasing Innovation : Making Entrepreneurial Citizens in Modern India (ed. angl., Princeton University Press, 2019) est consacré à l'entreprenariat citoyen.
• Elisa Giardina Papa : artiste et chercheuse, elle est l’autrice d’une trilogie sur le travail, l’automatisation et les économies numériques. Dans Post work? I’ll learn to see myself exactly as you want me to, elle s’appuie sur son expérience personnelle comme micro-travailleuse.
Dans le cadre du séminaire "Étudier les cultures du numérique" animé à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales par Antonio Casilli, professeur à Telecom Paris, la Gaîté Lyrique accueille quatre rencontres publiques autour de la question des mutations du travail à l’ère du numérique. Chaque séance est l’occasion d’un dialogue entre des chercheur·euse·s et des artistes de renom international.
Elisa Giardina Papa
Lilly Irani
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