D’aucuns comparent la aïta à la geste hilalienne, un art combinant chant et poésie ; sa naissance remonterait à la dynastie almohade (XIIIe siècle). Les transformations sociales et urbaines qui ont affecté la société marocaine y sont pour beaucoup dans l’essor et la diffusion de la aïta; avec l’apparition des caïds dans des régions rurales et agricoles telles Abda, Chaouia et Doukkala, la Aïta consigna, par la voix des femmes cheikhates, les faits et gestes d’une société partagée entre tradition et modernité.
On en dénombre neuf grands styles: Hasbaoui, Marssaoui Zaeri, Chyadmi, Haouzi, Mellali, Jabli, Khouribgui. Ce patrimoine, un temps méprisé et frappé d’interdit, se trouve aujourd’hui réhabilité par un travail de sauvegarde, d’interprétation et d’archivage que l’on doit à certains chercheurs, musiciens et musicologues avec à leur tête Hassan Najmi, Ouled Bouaazzaoui, Ouled Ben Aguida et bien d’autres.
Cette rencontre se veut un hommage à un grand maître de la Aïta Marsaouia, Bouchaïb El Bidaoui (1929-1964), qui renouvela et popularisa cet art et bouscula son époque en se mettant dans la peau d’une femme chikha.
IMA
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