Fraîcheur d’inspiration de l’Histoire du soldat et du Premier Concerto, déploration et surgissement des forces obscures du Chant funèbre et de L’Île des morts : l’âme russe s’incarne dans ces deux visages de Stravinski et Rachmaninoff.
À l’origine lue, jouée et dansée, l’Histoire du soldat, sur un texte de l’écrivain suisse Ramuz, prend l’apparence d’une variation sur le thème de Faust, et aurait fait dire à Busoni à propos de Stravinski : « Il a réussi à écrire un opéra – sans voix ! ». Le compositeur en tira une suite pour orchestre, créée à Londres en 1920. Partition perdue puis retrouvée en 2015, son Chant funèbre est une élégie écrite à la mémoire de son mentor Rimski-Korsakov. Œuvre d’un musicien qui venait d'avoir 18 ans et était encore élève au Conservatoire, le Premier Concerto pour piano de Rachmaninoff frappe par son effervescence juvénile. Inspirée du tableau d’Arnold Böcklin, figurant Charron convoyant l’âme d’un défunt sur le Styx, L’Île des morts offre une conclusion au ton expressionniste, unique dans le corpus de son auteur.
Lieu : Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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