Composée pour les 500 ans de la Réforme, La Passion selon Marc - Une passion après Auschwitz est l’occasion pour Michael Levinas de revisiter le genre hérité du baroque et de relire les Évangiles dans une perspective déterminée par la Shoah.
Si le propos d’Adorno – « écrire un poème après Auschwitz est barbare » – a été mal compris, cette dialectique entre culture et barbarie pose une question existentielle : comment vivre et créer après Auschwitz ? S’emparant de La Passion selon Saint Marc – dont Bach avait tiré un chef-d’œuvre hélas perdu, Michael Levinas tente d’apporter quelques débuts de réponse. Portée par un engagement spirituel radical, sa partition donne ainsi au récit un point de vue plus féminin, mais aussi une dimension œcuménique, grâce notamment à deux poèmes de Paul Celan, lui-même victime du nazisme, qui referment le récit évangélique. Comment réinterpréter l’antijudaïsme hérité de la Passion après les millions de morts qu’il a engendrés ?
Lieu : Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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