« Je dois trouver mon propre chemin », dit le premier lied du Voyage d’hiver. Dans ce monument schubertien, l’esprit romantique du Wanderer s’incarne avec une force et un désarroi inégalés.
Si la douleur est au cœur du cycle, la sobriété est cependant de mise, ouvrant entre les notes des abîmes de souffrance. C’est ce qu’ont bien compris le baryton Florian Boesch et son complice, le pianiste Malcolm Martineau : leur Voyage d’hiver privilégie l’intimité du récit à la sentimentalité. Tissant le discours d’une diction douce, faite d’articulations souples et de nuances subtiles, ils mettent en lumière le doute, la vulnérabilité, la mélancolie qui habitent le recueil, sans verser dans un lyrisme ostentatoire. Une interprétation qui nous rappelle que ces lieder étaient destinés aux petits comités amicaux – la proximité permettant à la langue poétique et aux phrasés de rayonner.
Lieu : Salle des concerts - Cité de la musique
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