On n’ira pas par quatre chemins : Chouf ! est un disque de rock, un vrai, ruisselant des énergies qui irriguent les veines d’un artiste unique en son genre, Hocine Boukella, ici plus charismatique que jamais aux commandes de son groupe Sidi Bemol. C’est le rock en effet qui lui a inoculé un beau jour le virus de la musique, forgeant son désir de chanter et prendre en main une guitare. Retour cinglant à ses premières amours, Chouf ! se présente comme un manifeste électrique échappant aux pièges des modes par sa forme épurée.
Hocine Boukella : chant, guitare, chœurs
Eric Rakotoarivony : basse
Abdenour Djemai : guitare
Maamoun Dehane : batterie
+ invités
SIDI BEMOL
Un artiste atypique, humble et iconoclaste, un poète aux multiples facettes : tantôt Cheikh Sidi Bémol l’auteur compositeur, tantôt Elho le dessinateur, tantôt tout simplement Hocine Boukella. Curieux du monde, il est tel un troubadour qui, au fil du temps, trace son chemin dans le paysage francophone, toujours fécond d’un germe créatif. Hocine Boukella a la philosophie d’un blues algérois en ballade parisienne, oscillant entre deux terres qui portent l’esprit par-delà les frontières, entre Alger, Paris, ailleurs… Quand il a atterri ici, il a troqué son microscope pour une guitare et un crayon, une autre façon de voir les hommes de l’intérieur et de l’extérieur. Écrire, composer ou dessiner, c’est venu comme ça, pour saisir des instants de vie et laisser l‘empreinte de ce qui le touche. Parce que voir l’Homme vivre l’interpelle, alors les chansons ou les dessins rendent palpables les êtres croisés dans la vie. Hocine Boukella peint les mots qui s’échappent de sa tête avec des traits crus et compose une musique qui donne des formes à des âmes en perdition. Sa voix rauque et chaude glisse sur des textes proches de la réalité du quotidien dans un monde peuplé d’ombres « comme ce Walou, ce Rien, il a un côté Don Quichotte semblable à ces gens au milieu de nulle part qui se battent dans des combats perdus d’avance : ils sont très forts, mais personne ne les voit ; c’est une ombre qui passe dans ta vie, on voudrait la voir, mais, au final, on ne la distingue même plus ». Il chante la vie, frémissant de ces quelques colères apprivoisées sur le bitume parisien. De ses irrévérences sans fausse pudeur, il pose un regard radical et voit le monde à travers ses yeux un peu désabusés par le Non-sens.
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