Visite guidée - Collégiale Saint-Jean-Baptiste et église Saint-Jean-l'Evangéliste

La collégiale, de style gothique méridional, est construite au XIVe siècle hors les murs, sur le jardin du Roi. Elle est tout d’abord une église fortifiée, et le clocher actuel n’est autre que l’ancienne tour de guet. Son aspect extérieur massif, avec ses contreforts, ne laisse en rien deviner son intérieur élancé. Les prouesses techniques du gothique permettent de déplacer les forces de poussée et rendent ainsi possible l'élévation de la structure.

Voulue par le cardinal Bertrand de Pouget, sa construction débute en 1329 et en 1346 elle est élevée au rang de collégiale. Dix chanoines sont logés dans l’actuelle rue du chapitre. Ils rejoignaient la collégiale attenante par un pont. Une tour abrite un escalier en colimaçon qui permettait aux ecclésiastiques de rejoindre ce pont. A l’entrée de l’église, on peut admirer le baptistaire qui provient de l’ancienne église Sainte-Marie, qui était située au château, et qui fut restauré au XVIIe siècle. La collégiale abrite les reliques de saint Valentin arrivées en 1868 à la suite d’une mission catholique. Bien que leur acquisition par un riche propriétaire viticole soit postérieure à l'épisode du Phylloxéra, la légende veut que depuis elles protègent les vignes.

Elle recèle une étonnante quantité de tableaux de qualité, de style ou école Caravage, Vélasquez (le christ en croix), un Grève… L’oculus est présent au début de la construction mais les autres vitraux apparaissent au XIXe siècle. On peut remarquer la présence d’un saint, saint Ludivicus, qui n’est autre que saint Louis. Son orgue baroque, fabriqué en 1690 par les Frères Julien à Marseille en bois de carolin, est classé au titre des Monuments Historiques. Le célèbre chant « Minuit chrétien » fut joué pour la première fois en 1847 sur cet orgue. Le texte est l’œuvre d’un Roquemaurois : Placide Cappeau, proche du Félibrige et de son fondateur, Frédéric Mistral. La musique est composée par Mr Adam, et la cantatrice était Mme Laurey, épouse de Mr Laurey, ingénieur parisien qui participa à la construction du pont suspendu, et ami de Placide Cappeau. L’organiste est Mme Blairat, Roquemauroise de la famille du peintre Marcel Blairat.