Poursuivant ses recherches sur les figures saillantes de la modernité, Dominique Brun se tourne vers Bronislava Nijinska, première et unique femme chorégraphe des Ballets russes. S’appuyant sur une lecture éclairée des archives, elle reprend Les Noces et réinvente le Bolero. De la réactivation des archives à leurs actualisations performatives, le programme rend hommage à une chorégraphe d’avant-garde, influencée par le constructivisme et le modernisme de son célèbre frère Vaslav Nijinski, à travers la reprise de deux pièces iconiques. Les Noces, recréée avec la plupart des danseurs que rassemblait Sacre # 2, privilégie le mouvement de groupe et l’ancrage au sol, dans une chorégraphie aussi rituelle que terrienne, empruntant sa dynamique aux danses paysannes russes. Dans Un Bolero originellement chorégraphiée par Nijinska, une soliste s’offre en spectacle sur une table à un groupe de vingt hommes transis. Invitant François Chaignaud à interpréter la danse et à en partager l’écriture, Dominique Brun confronte Un Bolero à d’autres espagnolades, au flamenco, à la skirt dance ou au butô de Tatsumi Hijikata, au plus près d’une « révolte de la chair ». Vêtu d’une longue robe, le danseur y alterne tournoiement, staccato du pied, ralenti des bras et du torse, son corps entrant en résistance avec la martialité du rythme pour mieux déjouer l’autorité de la musique.
Source : Open Agenda
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