Exposition d'estampes et de livres d'artiste des éditions Verdigris - Villeneuve-lès-Avignon

Pour clore sa saison, l'abbaye Saint-André revient au jardin mais cette fois-ci avec la profondeur intense de la manière noire du 9 septembre au 1er novembre 2020. Judith Rothchild observe avec une acuité visuelle rare son objet et la lumière qui le traverse, puis les restitue à main levée sur sa plaque de cuivre, noircie en amont par des heures de coups de berceau. Une lenteur de création propre à la manière noire, datant du XVIIe, qui n'altère en rien la fraîcheur de l'instant, offrant une justesse et un contraste inouïs. Ces mezzo-tintos délicats dialoguent avec la poésie classique ou contemporaine dans les livres d'artiste patiemment imprimés sur presse ancienne, puis reliés par son compagnon anglais Mark Lintott, aux éditions Verdigris , connues des bibliophiles. Cette américaine, grande pastelliste, fait désormais partie du petit cercle maîtrisant cette technique des plus rigoureuses et l'exerce avec brio, ici autour des légumes et fleurs. Elle s'aventure aussi sur des grands formats au crayon pour croquer, avec finesse, les arbres ou les perspectives de verdure de l'abbaye. Des estampes et des dessins qui sculptent méticuleusement la lumière nous livrant avec fragilité le bruissement de la vie. Tarif 7 € (exposition comprise dans le billet d'entrée des jardins) - à Villeneuve lez Avignon - A 5 min d'Avignon - Infos et billetterie sur : www.abbayesaintandre.fr Parcours de vie d'artistes Judith Rothchild est née à Boston en 1950, elle étudie à la Rhode Island School of Design (RISD) à Providence aux États-Unis, puis à l'Akademie für Angewandte Kunst à Vienne. Installée en France depuis 1974, spécialiste du pastel qu'elle va privilégier durant trente ans, elle découvre la technique de la manière noire en 1997 grâce à un stage de gravure mené par Albert Woda qui alors l'éblouit. Depuis, elle est membre à vie de la Société française des peintres-graveurs, qui ne compte qu'une trentaine de membres. De ses racines américaines, Judith a conservé son estime et son goût pour le figuratif à travers l'étude des peintres américains réalistes tel Edward Hopper. La lenteur et le silence de la manière noire lui apportent la compréhension et une certaine harmonie avec le monde dans une époque tendue par la frénésie. Arrêter le temps devient en soi un art pour l'artiste et l'observateur.Mark Lintott , est né dans le Sud-Est de l'Angleterre en 1946, ingénieur de formation, il a pratiqué mille métiers et se passionne depuis toujours pour les vieilles machines. Lors de sa rencontre avec Judith et son installation en France, il y a 45 ans, la composition d'affiche en sérigraphie à quatre mains a ouvert les possibles de ce créatif dans l'âme. Typographe autodidacte, il se permet nombreuses libertés dans ce métier très codifié, tout en maitrisant à merveille galée, cassetins, lingots et autres cadrats, sachant dénicher les meilleurs papiers vélins et vergés en Europe, sans oublier de cultiver sa vigne.