SAXIFRAGES - le Sud Est Théâtre

Le

De 14h00 à 22h00

le Sud Est Théâtre

94190 Villeneuve-Saint-Georges

Texte de Rafaëlle Jolivet / Mise en scène Cécile Fraisse-Bareille Scénographie Emilie Roy / Son Bruno Fleutelot / Lumière Pierre Daubigny Costumes Sonia Bosc / Collaboration artistique Marianne Pichon Administration de production Claire Guièze et Virginie Hammel / le petit bureau

Avec : Marion Bottollier, David Gouhier/Guillaume Lainé, Séphora Haymann, Maud Le Grévellec et Diane Regneault

Production Compagnie Nagananda, coproduction Espace culturel Boris Vian – Les Ulis, avec l’aide à la création de la Région Ile-de-France, avec aide à la création de la BO dramatique de la Spedidam, avec l’aide à la captation de l’Adami, avec l’aide à la résidence de création Das Plateau aux Ulis.

Accueil en résidence : Festival Terres de Paroles – Rouen (76) – Rêvons la Culture – Noisy-le-Sec (93) – Service Culturel de la ville – Les Ulis (91) – La Générale Nord-Est (75) – Le Super Théâtre Collectif à Charenton (94) – Théâtre de la Halle Roublot – Fontenay-sous-Bois – (94) Théâtre Sud-Est – Villeneuve-Saint-Georges (94) – Studio Théâtre de Stains (93) – Studio Théâtre d’Alfortville (94) – L’ECAM (Espace Culturel André Malraux) – Kremlin-Bicêtre (94) – Théâtre de l’Opprimé – Paris (75).

Calendrier

2019 Création les 14 et 15 novembre 2019 – Espace culturel Boris Vian des Ulis (91) Du mercredi 4 au samedi 7 décembre 2019 – Théâtre de l’Opprimé (75) 2020 / Report 2021 Dimanche 17 janvier – 15h00 – Théâtre de l’Arlequin – Morsang-sur-Orge (91) Vendredi 22 janvier – 14h00 et 20h30 – Sud-Est Théâtre (94) Vendredi 12 février – 14h00 et 20h45 – Studio Théâtre de Stains (93)

Création en tournée 2020-21 / 2021 / 2022

Résumé Saxifrages sont des passe-pierre ou perce-pierre, sont des plantes herbacées qui poussent dans les fissures des murs et des rochers, tels ces cinq enfants Margaux, Capucine, Mickaël, Lola et Camille, qui ont grandi dans une communauté dans les années 1970. Ils y ont forgé leurs armes : une révolution à hauteur d'enfant. A l’aube de leurs 40 ans, ils se retrouvent dans la grande maison de leur enfance. Le passé refait surface dans la frontalité de leurs traversées respectives. Seront-ils capables de construire cette « utopie de résistance » dont ils héritent malgré eux ? Projets, utopies, impasses, bilans, nouvelles voies ... leurs vies se construisent en rhizomes, la plante vivace refleurissant le plus souvent là où on ne l'attend pas.

« Faire rhizome » Par Rafaëlle Jolivet, Cécile Fraisse-Bareille et Marianne Pichon Écrire, c’est faire surgir ses voix intérieures, qui s’imbriquent dans le réel, se fondent dans le quotidien, pour imposer sur le papier leurs paroles vivantes. Vivace matériau s’est composé d’un premier texte Herbes folles, né d’une nécessité personnelle de l’autrice. Rafaëlle Jolivet a livré un matériau brut sur l’enfance, son enfance. L’histoire singulière de cette bande de mômes livrés à eux-mêmes dans une communauté fondée par leurs parents dans les années 70. Ils occupent le devant de la scène et construisent un monde à partir de cette incroyable liberté que leur laissent les adultes. Dans cet espace, l’utopie devient réaliste, l’abandon est le moteur d’une construction collective.

Avec Cécile Fraisse-Bareille, l’écriture s’est muée en commande, il fallait que se raconte la fiction de ces cinq enfants et de leur devenir entre 1974 (point de départ de l’enfance), 1986 et 2002. Ont alors émergé les deuxième et troisième volets : Saxifrages et Rhizome. Les dates repères choisies sont des ancrages dans l’Histoire, chaque personnage file sa trajectoire singulière, portant et croisant une réalité historique, fabriquant la sienne propre. La virtuosité du texte recomposé et du travail des acteurs tient dans le tissage du temps. Il a fallu travailler en aller-retour entre les périodes, sans suivre de chronologie, mais en provoquant les vibrations qui agitent chaque vie.

Comment construire ces temporalités, comment glisser de l’une à l’autre en quelques secondes ? Quels événements mènent à cette réunion improbable des protagonistes le jour de l’enterrement d’un des pères de la communauté ?

C’est donc à partir du travail engagé avec l’équipe artistique que le projet d’écriture s’est ramifié.

Ce tissage s’est fait, in vivo, entre le plateau, où les comédiens improvisaient à partir du texte et de leurs propres enfances, l’autrice qui réécrivait et la metteuse en scène qui découpait et reconstituait un puzzle inconnu. Cette rhapsodie excitante, parce que mouvante pendant plusieurs mois, offre une énergie sur le plateau en constant renouvellement. Chacun, dans l’équipe, joue le jeu de la réécriture jusqu’à trouver des logiques internes, incontournables.

Note d’intention de mise en scène : Saxifrages , trouver sa place et faire corps. Par Cécile Fraisse-Bareille

Trouver sa place Faire corps, c’est une question de théâtre. Faire corps avec ou faire corps contre, c’est une question d’engagement. Ces deux termes, théâtre et engagement se rejoignent dans Saxifrages. Le cadre spatio-temporel du spectacle est un pavillon de banlieue, à Vincennes, le 22 juin 2002. Où sommes-nous ? Chez les bourgeois ? Oui et non. Chez Charles, le père de Micka qui a accueilli sous son toit une fameuse bande de soixante-huitards dans les années soixante-dix, avec leurs enfants. Un présent « déjà » passé, qui me renvoie aux manifestations étudiantes après le 21 avril 2002 puis à mon choix professionnel, faire du théâtre, pour avancer, résister et grandir. Au départ, il y a une autrice, Rafaëlle Jolivet, qui écrit ce que personne d’autre ne peut écrire et qui fait entendre des voix que personne ne peut faire entendre. La question de « 68 » vue par les enfants de soixante-huitards.

Le texte, Herbes folles met en jeu le point de vue de l’enfant (1974). Mais ici, en 2002, nous sommes face à des adultes qui ont cherché à refouler, à oublier ces histoires d’enfance, coincées entre l’injonction à la liberté et l’injonction à la réussite. Saxifrages pose la question de trouver sa place dans le monde. Comment trouver sa place dans une société qu’on nous apprend à détester ? Comment observer nos héritages ? Avec quelle distance ?

L’enfant refoulé Nous sommes dans une histoire d’enfance refoulée. Une enfance oubliée voire cachée. En prise avec des histoires de séparation. Sur le plateau, à travers les cinq personnages, une conscience du commun se libère. La mémoire s’extrait du passé, et s’incarne au présent. Les cinq individualités, malgré elles, sont poussées à faire acte. Ensemble. C’est peut-être un peu ça la résilience. Ce qui, du passé, nous construit au présent, nous fait tenir debout, vers un avenir meilleur. L’enfant refoulé reprend vie dans le corps des adultes. Ça s’assemble à la manière des pièces d’un puzzle, les morceaux sont découpés de façon à les imbriquer les uns aux autres. Bord à bord. Ici, ça glisse. Entre l’enfant, l’adolescent.e et l’adulte. Les singularités se lèvent, s’assument et se dévoilent. Chaque solitude se révèle être la porte d’entrée du collectif, car être ensemble, ce n’est pas combler un manque, mais c’est l’engagement de son être profond.

Soi et les autres Qu’est-ce qui fait commun ? Qu’est-ce qui nous rassemble ? Saxifrages raconte d’où nous venons et interroge une Histoire encore contemporaine de notre démocratie française. 1974, le passage de Pompidou à Giscard, 1986 les contestations contre la loi Devaquet et les violences policières et 2002 l’extrême droite au second tour de la présidentielle. Ces repères de traumatismes collectifs permettent des pivots dramaturgiques.

Au présent de la pièce, les cinq protagonistes se retrouvent et vont débattre du possible « héritage » que représente cette maison. Dans les souvenirs et les reconstitutions du passé, les protagonistes évoluent dans Paris, suivant des trajectoires parallèles ou revivent ces moments de l’enfance. Une histoire commune s’invente au présent.

Dans cette création, je défends un théâtre d’ici et de maintenant. Le temps de la représentation est celui de la fiction, de l’immersion, mais aussi d’une expérience collective. Comédien.ne.s et spectateur.rice.s, vivent le texte, l’incarnent, s’identifient, interagissent. Terrain en friche, fait de matériaux contemporains : faux murs de brique à construire et déconstruire, qui accueillent des écritures au fur et à mesure. Les comédien.ne.s sont réellement mu.e.s par les manipulations de décor, à la recherche de la trajectoire de leur personnage dans l’espace et le temps. Il est question, avant tout, de trouver de nouveaux repères, des points lumineux dans la nuit, de grandir, de sortir de l’enfance, et de se débrouiller, seul, face à l’amour, la découverte, l’inconnu, le manque et la colère.

De l’expérience singulière à la mémoire collective Le fond de scène est une silhouette de maison-cabane, au centre un tapis, où se dessinent les lignes d’un plan de Paris. Autour, les blocs empilables en carton sont les briques d'un mur sur lequel on peut écrire, dessiner, ou punaiser les revendications du moment. Les comédiens agencent les blocs à la vue du public. Côté brique peinte ou côté carton pour façonner les espaces et les chemins convoqués dans la pièce. Cela engendre une réelle activité physique et ludique au plateau. Le dispositif scénique permet aux souvenirs et au présent de se déployer conjointement sur le plateau, de naviguer entre la Maison et Paris, entre souvenirs et projections mentales, années 70 et années 80, enfance et début de l’âge adulte.

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