Il est méconnu du grand public, sa production littéraire est tout sauf foisonnante, et, pourtant, la critique s’accorde pour saluer son travail : Grégoire Bouillier écrit peu, mais bien.
Son dernier ouvrage, "Le cœur ne cède pas", est le fruit d’une enquête de trois ans portant sur une femme qui se laissa mourir d’inanition chez elle en tenant son journal d’agonie ; elle mit quarante-cinq jours à parvenir à ses fins et son corps ne fut découvert que dix mois plus tard. Le travail fascinant et minutieux de Grégoire Bouillier pour comprendre le geste de cette femme, qui fut pourtant célèbre dans sa jeunesse, sonde les affres de la grande solitude et le désintérêt du monde pour l’un des siens.
Pour Grégoire Bouillier, pour qui l’écriture a toujours été le "remède contre la mort", ce journal d’agonie interroge : pourquoi écrire quand on se meurt, sans même se soucier que quelqu’un lise ce document littéraire ? Est-ce un acte de négation de la mort ? Est-ce une manière de la surmonter ? Cette enquête est l’occasion d’une réflexion sur la fonction de la littérature, sur la place que chaque écrit prend dans son histoire et sur les frontières entre réel et fiction.
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