Visite guidée de la commande publique François Curlet et exposition Jean de Sagazan - Les Bains Douches

Bubble Brain de François Curlet est une commande réalisée avec le soutien du Ministère de la Culture

Dans le prolongement du projet de création d’une extension du bâtiment en 2019, il nous semble aujourd’hui important de concevoir et imaginer l’ensemble de l’immeuble des Bains-Douches et ce qu’il donne à voir. Le bâtiment et sa visibilité extérieure sont autant de signes précis pouvant définir nos activités dans un flux allant de l’intérieur vers l’extérieur et inversement. Notre intention pour ce projet est aussi de créer un appel ouvert ou la signalétique se confond avec une œuvre d’art d’une façon non hiérarchisée. Partant du principe que les activités actuelles du centre d’art et la fonction originelle du bâtiment peuvent être réfléchies et modulables afin d’apporter une cohérence actualisée. François Curlet a imaginé un projet constitué de trois bulles, deux seraient réalisées en acier laqué, et une sur la façade d’entrée, en néon. L’idée générale de ce projet serait de rapprocher par analogie la fonction historique et actuelle des Bains-Douches. De fusionner mentalement les bulles de savon jusqu’aux bulles de pensées imaginaires. Ce projet d’œuvre pérenne sera accompagné d’un volet de médiation notamment par l’intermédiaire d’une publication à destination du public.

François Curlet est né en 1967 à Paris, il vit et travaille à Arles François Curlet développe depuis la fin des années 1980 un corpus où le monde matériel est démantelé au travers d’une poésie du quotidien. En usant autant de l’artefact que de la philosophie, l’artiste développe une stratégie où les associations d’idées se transforment en allégories. De l’existentiel au trivial, son œuvre invite à la réinvention, à la surprise, en usant autant d’un vocabulaire proche d’un scepticisme joyeux que du rire cynique.Le travail de François Curlet est ludique et empreint d’humour. Porté sur l’absurde et amoureux des jeux de mots et autres calembours visuels, il crée des œuvres engageantes qui utilisent les techniques du détournement ou de la juxtaposition. Son travail est représenté par les galeries Air de Paris et Micheline Szwajcer Anvers.

Jean de Sagazan

Par une répétition inlassable d’un motif, je cherche à en faire apparaître tout le potentiel pictural. Dans ce travail sériel, chaque peinture existe de manière autonome en tant que nouvelle interprétation du motif initial. Mais depuis une nuit américaine, mon obsession s’est décalé du motif à la composition entière. Il m’arrive alors de reproduire certains tableaux au détail près, avec pour seules variantes les couleurs travaillées en dégradé. C’était la fin de mon séjour à Los Angeles. J’ai pris le bus pour aller observer le soleil se coucher au large de Malibu. Je me suis allongé, seul, sur le sable. Ni triste ni joyeux, j’observai l’horizon dans une totale passivité. Comme sous hypnose, je n’ai pas réalisé le changement face à moi avant une soudaine prise de conscience, le rire, le ciel multicolore, les palmiers violets. L’océan Pacifique m’apparaissait pareil à un écran numérique. Sur sa surface lisse, les couleurs lumineuses du ciel se réfléchissaient en s’intensifiant peu à peu. Quand deux dauphins firent leur entrée, l’image du ciel se brouilla. C’est alors que la facticité du spectacle m’est apparue évidente. Devant toute cette puissance dramatique, j’ai décelé la mascarade de ce spectacle édulcoré. Pourquoi vouloir nous faire oublier que le jour touche à sa fin?

Jean de Sagazan est né en 1988, il vit et travaille à Paris, il est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et du Art Center of Design, Passadena, États-Unis. Il a récemment présenté une exposition personnelle à Pauline Perplexe Arcueil, au centre d’art Les Capucins à Embrun. Son travail sera présenté en septembre 2022 dans l’exposition Les Fugitives au Credac à Ivry.