65 MILES - Théâtre du Girasole

65 miles, c’est la distance entre Hull et Sheffield. C’est aussi la distance entre un père et sa fille…

En quête d’un pardon salvateur, deux frères que tout oppose, se retrouvent après des années de silence. Chacun dans leur errance, ils vont aller à la rencontre de leur histoire pour apprendre à se construire. Les fantômes du passé vont alors ressurgir et leur renvoyer leur propre image.

Dans la lignée de Ken Loach, Matt Hartley pose, avec un humour so British, la question de la filiation et de la transmission. Il s’interroge sur les fondements mêmes de l’individu. Sommes-nous libres de nos actes et de nos choix ?

Créé en novembre 2019 au théâtre d'Auxerre, scène conventionnée, 65 Miles s'est joué ensuite à Chatillon sur Seine, Morteau, Poligny, Saint Claude, Beaune, Bruz... Nous aurions dû faire le festival d'Avignon en 2020. C'est pourquoi nous avons décidé de participer à l'édition 2021 afin de relancer la diffusion et de permettre à la pièce un nouvel envol.

Nous nous sommes rendu compte au fil des représentations, de la portée de ce texte auprès des adolescents. C'est pourquoi nous proposons un travail en amont des représentations avec un public scolaire à partir de 13 ans.

"Une émouvante fresque humaine d’une société en perte de repères." L’Œil d’Olivier

"Spectacle remarquable, d'une grande puissance émotionnelle qui confronte chacun à sa condition d'être humain et à sa place dans le monde." De la Cour au Jardin

65 Miles, de Matt Hartley, traduction Séverine Magois, Mise en scène : Pamela Ravassard Avec : Emilie Aubertot, Karina Beuthe Orr, Sébastien Desjours, Stefan Godin, Garlan Le Martelot, Benjamin Penamaria, Emilie Piponnier Assistant mise en scène et cration lumières : Cyril Manetta Scénographie : Benjamin Porée Costumes : Hanna Sjödin Musique : AkorplakX Collaboration : Henri Dalem Presse : Jean-PhIlippe Rigaud Diffusion : Léonora Lotti Administration : Sébastien Dallet Graphisme : Pénéloppe Belzeaux

Production : Paradoxe(s) en coproduction avec Théâtre d’Auxerre, Théâtre de Pamiers et Sésam’Prod.

Soutiens : DRAC Bourgogne Franche-Comté, Région Bourgogne Franche-Comté, Département du Doubs, Réseau Affluences, ADAMI, Spedidam, Théâtre 13, Théâtre de Maisons Alfort, Mi scène, la Fraternelle, Théâtre de Morteau.

La pièce 65 Miles est représentée en France par Séverine Magois, en accord avec United Agents, Londres.

EXTRAIT NOTE INTENTION :

65 Miles pourrait s’inscrire dans la lignée de Submarino, de Thomas Vinterberg, de ces histoires en prise avec la face cachée des personnages, prisonniers de leur enfance, fauchés par une histoire trop grande qui les dépasse. J’aime cette âpreté, ce réalisme symptomatique d’une société perdue. C’est paradoxalement à cet endroit où peut se noyer tout l’espoir de la vie, où l’onirisme peut exister et où le moindre petit bonheur nous plonge dans une douce mélancolie et une profonde humanité.

La direction d’acteur, importante pour un tel texte, renforce les non-dits et la pudeur des sentiments. Etant moi-même comédienne, je connais l’importance pour un acteur d’être nourri. C’est ça que je recherche. Tout se passe dans le sous texte. Et c’est ça qui donne toute sa force au texte. Entre Shakespeare et Tchekhov, l’univers de Matt Hartley part de l’intime pour donner une dimension universelle.

Ce sont des solitudes qui se battent contre elles-mêmes pour vivre avec les autres. Ce qui m’intéresse, c’est de montrer ce qui se cache derrière chacun. C’est pourquoi le principe de réflexion est au cœur de la mise en scène. L’utilisation de panneaux réfléchissant, qui délimitent et font évoluer la géographie, permet de modifier le regard, d’orienter notre façon de voir, de questionner.

Nous avons choisi avec Benjamin Porée, scénographe, de délimiter l’espace par des néons lumineux qui vient renforcer l’état d’enfermement. La maison de Rich est entourée d’un rideau filaire qui peut aussi faire penser à une prison. La lumière transperce ainsi le rideau et révéle les personnages. Car finalement, la prison n’est-elle pas notre propre corps et l’image que nous renvoyons ?

Nous avons volontairement choisi avec la traductrice de ne pas adapter le titre en français : qui mieux que l’Angleterre a fait surgir au niveau artistique tout un courant servant de contrepied à la politique conservatrice ? Pete, qui vient de faire plus de neuf ans de prison, retrouve d’ailleurs un monde en profonde mutation qu’il ne reconnaît plus. L’humour anglais arrive là où on ne s’y attend pas, dans la situation, dans la tension dramatique, dans les caractéristiques mêmes des personnages.

La musique vient, par ses références et ses inspirations, préciser un univers, laisser sortir ce qui est enfoui. Elle intervient comme des clips, entre chaque espace, comme une plongée cinématographique, pour souligner le road movie qui définit ces 65 Miles. Les morceaux ont été composés comme la playlist qu’aurait pu écouter chacun des personnages : des années 1970 pour Frank, à la pop d’aujourd’hui pour Michelle, en passant par les groupes de punk ou Britt-Rock des années 1980-90 pour Pete et Rich. Il s’agit de rendre l’univers encore plus familier comme un second écho à l’âme des personnages dont les influences vont des Sex Pistols aux Clash, en passant par Police, Radiohead ou les Beatles.