Concert : "Ciels d'or" du trio Haydée - Bibliothèque Patrimoniale

Ciels d'or

Variations lumineuses pour mezzo-soprano, flûtes et harpe, sous la plume des compositrices des XIXe, XXe et XXIe siècles.
[dans le cadre des Journées du matrimoine en Normandie, portée par le collectif HF Normandie]

Au fil de la lumière

Ciels d’or figure une traversée qui conduit l’auditeur du crépuscule à l’aube. La lumière et les cieux s’embrasent à l’orée de la nuit comme à sa sortie, désignant ainsi ce moment de bascule dont poètes et compositrices s’emparent : le crépuscule flamboyant sous la plume de Rosy Wertheim et Edith Lejet, sensualité exacerbée du soleil brûlant sous celle de Garcia Lorca et Elisenda Fabregas, lumière spirituelle dans la Litanie d’Edith Canat de Chizy, tandis que l’Aube de Diglee et Josephine Stephenson, commande du Trio Haydée créée en 2024, effleure avec poésie le souvenir de points du jour blafards et glaçants.
La nuit, au cœur de ces jeux de lumière, est tantôt cauchemardesque, consumant le poète des Songs of Sleep de Grace Williams, tantôt le lieu d’un rêve flottant, dans Reflets de Maeterlinck et Lili Boulanger. Son obscurité pure permet que se détachent les étoiles scintillantes de Louise-Zoé Gouirand-Gentil.
Les oiseaux, annonciateurs de la nuit (Roussignolet, de Pauline Viardot) comme du jour, accompagnent ces traversées lumineuses, ces moments de bascule où le jour et la nuit se mêlent, ces instants où l’être humain se laisse toucher et joindre dans ce qu’il a de plus intime, dont les oiseaux se font le porte-voix.

Le goût de l’inédit

Le Trio Haydée fait entendre, dans Ciels d’or, nombre de pièces enregistrées pour la première fois dans cette formation (Grandval, Viardot, Boulanger, Wertheim) ou pour la première fois tout court. Les pièces d’Édith Lejet, Édith Canat de Chizy et Elisenda Fabregas n’avaient à ce jour jamais été gravées au disque. Aube, commande du Trio à Diglee et Josephine Stephenson, fait découvrir l’alliance poétique et forte de la rencontre des univers des deux créatrices. La musique contemporaine n’est pas seule concernée : la pièce de Marguerite Roesgen-Champion est un complet inédit, ni enregistrée ni éditée.