Irruption! de Valérie Alane/Scæna
Création théâtrale
C’est l’anniversaire d’Antoine Ponte. Jeanne, sa femme, son frère Paul et Marie sa mère, sont réunis pour dîner. La télé crache son flot d’actualités en continu. Le monde et son désordre s’immiscent dans la conversation et c’est presque tant mieux car on n’a pas grand-chose à se dire autour de la table. Une femme, Jenga surgit d’on ne sait où. Est-ce la mère, qui perd la tête, qui lui a ouvert ? S’est-elle échappée d’un reportage télévisé ? La guerre, qui déchire son pays d’Afrique Centrale, l'a suivie en tout cas. Jenga parle pour rallumer le souvenir des siens et en écrire la mémoire. Ses récits crus et chatoyants et les histoires de la famille Ponte se tissent mot après mot, se font écho et s’enchevêtrent, tandis que les lianes de la forêt équatoriale envahissent le lustre à breloques et finissent par recouvrir l’appartement. Il y a urgence à s’écouter. On ne peut plus zapper…
Oscillant entre farce et tragédie, réalisme et fantastique, je tente, à travers ce texte, d’interroger ma place, notre place dans cette société de surinformation, souvent lapidaire et répétitive, qui nous donne à entendre et à voir les blessures du monde en permanence et en temps réel. Que faire de mon impuissante empathie, de ma révolte policée? Ecrire peut-être.
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