A 16h00
réservation conseillée - 03 84 28 39 42 ou www.theatredupilier.com
spectacle-concert-fleuve boumboumdouxdoux – création 2026 – tout public – pièce musicale pour dedans et dehors – duao enthousiaste et grogneur entre électro et poésie – danser les cris – chanter le silence
la grogne c'est ce gros grumeau dans la gorge qui nous fait grincer de partout quand on allume la radio, quand on marche dans la rue, quand on repense à l'enfance, quand on imagine la suite et qu'on se rend bien compte que tout ça c'est corrompu par le capitalisme et le patriarcat
la grogne c'est quand on ne sait pas bien si on peut dire ces mots qui sont si moches dans de la poésie mais qu'on essaie quand même parce qu'on pense que la poésie ça permet de hurler et taper du poing sans tout casser
la grogne c'est quand on veut entendre la musique plus fort que les grenades
c'est une grande colère en forme d'étreinte
c'est quand on ne veut plus, en fait, que de l'amour
ur scène, un îlot central autour duquel tourner
sur cette table partagée, des instruments – à câbles, à cordes, à embouchures
et deux jeunes adultes de cette époque, de ce monde
nous voulons parler de pouvoir, d'écrabouillement, de révolte
nous voulons parler des êtres et des terres éventrées
nous voulons parler de la violence dans les maison carrées – parler du silence
nous voulons parler d'empuissancement et de réparation
nous voulons parler d'émancipation et de liberté
de mue et de révolutions
de joie
nous voulons dire tout ça dans de la musique
porter des textes originaux – chantés ou parlés avec des musiques originales
nous voulons de la poésie comme on veut des outils et des armes
nous voulons créer un espace pour que des humain·es se sentent ensemble et fort·es
comme nous nous sommes senti·es fort·es en lisant Monique Wittig, bell hooks, Tad Malesta, Virginie Despentes
comme nous nous sommes senti·es ensemble en écoutant Kae Tempest, Mansfield Tia, Chevalle Majiq, Victoire Chose
pour finir, nous désirons que ce projet s'inscrive dans notre travail sur la durabilité dans le cadre de la création artistique et de la diffusion de spectacle, aussi nous tournerons la grogne à vélo
écriture – Lucie Lombard | dramaturgie – Lucie Lombard et Thomas Meyer | composition et interprétation – Lucie Lombard et Thomas Meyer | œil extérieur – Fanny Scherer | son – Faustine Vallienne
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extraits de textes
rendre le vieux sang - extrait
En attendant il faut rendre le vieux sang
Et la nécessité de cocher homme ou femme
La pensée impossible en dehors de ce cadre
Et que toujours quoi qu'il arrive
Le masculin l'emporte
Le masculin l'emporte
Le masculin l'emporte
Et les autres supportent les yeux profiteurs
curieux voyeurs tricheurs qui forcent les rideaux
La main du même sang qui désobéit et qui gaspille les poitrines neuves et les sexes glabres
Les impossibles secours les impassibles témoins
La main qui porte la bague la main qui devait protéger
qui s'enfonce dans la chair
s'abat sur la joue
attrape la nuque
arrache les cheveux
Les cuisses verrouillées la main voleuse menteuse la main du roi qui les écarte
Le coït imposé
comme une taxe sur le sommeil
L'un qui asservit l'autre
Le sexe fort et les sexes forcés
Le silence
Le silence après le silence
Les blagues et la vulgarité pour couvrir les silences
L'impossibilité de parler
L'impossibilité d'inventer le langage l'espace les règles
Pour parler
-
incantation - extrait
Les chiens cyniques des hommes fous aboient et lancent des grenades sur le bébé
qu'on leur brûle la main
Ils n'avaient pas vu d'ailleurs ils n'ont pas fait exprès
ils ont appris à viser juste pas à réfléchir loin
Dans sa chambre despotique le roi joue au camion télécommandé
fourgon blindé de flics et de testostérone
Je ne vois plus vos mains desquelles partaient les balles
Je vous ai rêvés désarmés tout gyrophare et tous poignets coupés
Je vous ai supprimés défaits dédits désinventés
Vos chefs et vos médailles aussi
Vous n'existez déjà plus c'est fini
Vous les chiens dégradés des hommes fous d'hier
Je ne vois plus vos mains desquelles partaient les balles
Les rues que vous arpentiez au pas le feu en bandoulière
posé sur vos épaules
sont pleines de musique et les gens dansent et s'aiment
toute la journée
toute la nuit
les gens dansent et s'aiment
et vous oublient
Source : Open Agenda
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