Charlotte Brives, « Faire des microbes des acteurs pertinents pour les SHS »
« J’ai récemment écrit dans le cadre d’un ouvrage sur la notion de domestication. Il s’agit principalement dans cet article d’explorer, au travers de trois exemples, nos relations aux virus, et de les saisir non plus sous l’angle de la lutte et de l’éradication, mais plutôt de la coexistence. M’appuyant sur les travaux de Donna Haraway, je propose en conclusion de considérer les virus comme « espèces compagnes » (companion species).
Cet article constitue en fait une sorte d’introduction aux travaux que je souhaite développer dans les prochains mois/années, au cours desquels il s’agit de comprendre comment la production et l’utilisation des savoirs sur les microbes (virus, bactéries, protistes, etc.) viennent reconfigurer le social, le culturel, le politique.
Depuis plusieurs années, les sciences du vivant sont agitées par des changements importants, liés à la reconnaissance du rôle fondamental des microorganismes tant au niveau planétaire (notamment leur rôle dans les équilibres atmosphériques) qu’au niveau des organismes, parmi lesquels l’humain. Ces changements se traduiront dans les prochaines années ou décennies par des innovations dans de nombreux domaines (biomédecine, énergies renouvelables, agroalimentaire, etc.). Il s’agit donc de les considérer avec le plus grand sérieux dès aujourd’hui, notamment en proposant un cadre analytique et théorique susceptible d’en rendre compte.
Dans l’atelier, j’aimerais donc vous présenter sommairement certaines de ces grandes évolutions des sciences du vivant puis essayer d’en saisir les conséquences du point de vue des SHS.
Puisque cet atelier se nomme « prendre position », ma position est la suivante : « Faire des microbes des acteurs pertinents pour les SHS ».
Université de Bordeaux, campus Victoire, dépt. de sociologie, salle des séminaires
0 Commentaire Soyez le premier à réagir