Michelangelo Antonioni réalise Zabriskie Point, juste après le succès de Blow-Up en livrant un regard critique sur l'Amérique contestaire des années 1970. Férocement critiqué à sa sortie, Zabriskie Point est un film désillusionné, triste et violent, à la poésie visuelle hallucinante qui met en exergue toutes les complexités du territoire américain. Le paysage californien devient le théâtre d’un consumérisme sans fin où le gigantisme des panneaux publicitaires, l'omniprésence policière et la surveillance généralisée, plonge le spectateur dans les contradictions d’une époque, pas si lointaine. Un moment de l'histoire américaine qui est redevenu d'actualité avec le mouvement Black Lives Matter.
? La projection sera suivie d’un débat avec Christophe Catsaros
? projection dans le cadre de écrans urbains #4 ville architecture paysage au cinéma en partenariat avec la revue l'Architecture d'Aujourd'hui et le cinéma Utopia
--- "Escomptant réitérer avec Zabriskie Point (1970) le succès remporté par Blow-up (1966), la Metro-Goldwyn-Mayer était loin d’imaginer que le premier film hollywoodien de Michelangelo Antonioni ferait les frais d’une réception aussi calamiteuse. Le film ne déplut en effet pas moins aux partisans de la contre-culture qu’aux apôtres du conservatisme. Dès les premiers plans, les étudiants contestataires réunis en assemblée générale se voyaient représentés comme un corps politique sans consistance, une collection de visages découpés sur fond de ce qui s’apparente tout au plus à un milieu ambiant, jamais à un groupe (même Kathleen Cleaver, militante des Black Panthers, fait de la figuration). L’Amérique puritaine s’offusquait quant à elle devant la scène d’orgie imaginée par Antonioni dans le lit d’un lac asséché du parc national de la vallée de la Mort – métaphore expéditive de l’histoire des États-Unis comme colonisation perpétuelle du désert, autrement ressaisie à l’arrière-plan de la fiction via l’épisode des tractations menées par les promoteurs immobiliers de la société Sunny Dunes." Jennifer Verraes
Source : Open Agenda
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