« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner » disait Georges Perec dans son essai Espèces d’espaces. Avec Espæce, contraction de espèce et espaces, Aurélien Bory – artiste des tangentes et des plans inclinés, de l’apesanteur et de la verticalité – rend hommage au génie ludique de l’écrivain oulipien. Il remplace la page blanche par le plateau nu et se saisit des outils du théâtre comme d’un alphabet, pour en révéler l’histoire et les potentialités. En proie au jeu hasardeux d’un grand mur sur roulettes, les cinq interprètes déploient des trésors de grammaires gestuelles. Rhétorique de l’enfermement, dynamique de l’échappée. D’aplatissement en contorsions, les comédiens, danseurs et acrobates rivalisent d’imagination avec la paroi mouvante.
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