La scénographie est dépouillée. Elle se passe de décorum. Un joueur de saz sans âge et une violoncelliste, sa fille, sont assis, encadrant une chanteuse qui se tient debout, un sourire séraphique éclairant son visage. D’accents pénétrants en mélopées pures et fragiles, sa voix, mêlée à celle du violoncelle, toutes deux soutenues par le bourdon du saz, s’amplifie en un cri, caresse dans ses chuchotements et véhicule une émotion intense. C’est le chant des déracinés, celui des Tatars persécutés depuis toujours, exilés en Turquie, puis en Ukraine, qui s’élève pour ne pas mourir. Le répertoire est composé des airs traditionnels ukrainiens, de chansons turques composées par le poète Âşık Veysel. En tatar,Yuşan désigne le plantain, symbole d’immortalité et de mémoire. Ce trio attachant nous parle aussi d’espoir.
LINE UP
Natalia Rybka-Parkhomenko : chant - Dzhemil Karikov : saz - Niall Khalilova : violoncelle
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