Il s’agit d’une série de photographies de paysages et de jeunes gens prises sur leur territoire, alternant entre couleurs vives, monochrome et teintes douces.
Fort de sa formation de photojournaliste, de photographe de studio et de son temps passé à travailler au SAMU social, Chau-Cuong Lê s’inscrit dans une démarche d’échange avec l’autre. Il désire créer un dialogue entre les sujets photographiés et les spectateurs. Il permet aux sujets de s’exprimer, figeant pour un temps leur existence. Il pousse alors le regardeur au questionnement et à la réflexion introspective. Sa démarche traverse non seulement la barrière entre sujets et spectateurs mais également celle entre humains et nature. À travers son travail, Chau-Cuong Lê cherche à réunir nature et culture comme deux branches d’un même arbre en questionnant notre rapport aux paysages qui nous entourent, parfois sans même que nous leur prêtions attention.
« L’épaisseur fragile des neuf croix » se caractérise par des variations de couleurs qui ne sont pas sans rappeler les changements et les interrogations qui bercent l’adolescence et ce, où qu’elle se déroule. Il s’agit d’une expérience à la fois personnelle, intime et universelle dans laquelle chacun peut se retrouver.
Ces photographies laissent à penser que les jeunes se sont totalement appropriés les paysages au sein desquels ils évoluent. Qu’il s’agisse d’herbes et de feuillages dans lesquels ils s’enfoncent, de cours d’eau s’enfuyant comme la jeunesse enfantine ou encore un point de vue pris le soir lors d’une réunion où nous les imaginons repenser le monde et confier leurs rêves et angoisses.
Le calme qui se dégage de ces photographies tranche complètement avec le tumulte interne typique de l’adolescence et capture avec bienveillance ces jeunes du Vallespir en pleine métamorphose.
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