Dans le texte Mange ! de F. Chaffin, Mange est une petite fille dévorée par la curiosité. Pour satisfaire cet appétit, elle avale tout sur son passage avec envie, envie, envie. Philosophe et drôle, elle est souvent irrévérencieuse et parfaitement libérée des carcans de la bien-pensance et de la logique des adultes. Les spectateur·ices comme les personnages de l’histoire plongent, tel·les une Alice, dans son univers à la fantaisie débridée, à l’intérieur même d’un corps. Accompagné de divers aliments qui lui servent ensuite d’assises, le public est invité à être mystérieusement avalé. Il prend donc place à l’intérieur d’un estomac fantasmagorique épicentre des émotions tel un petit théatre.
Deux interprètes servent cette création. Iels portent le récit qui débutera à l’extérieur et manipulent les marionnettes, sortes d’extension de ce contenu stomacal. Comme Mange, elles s’affranchissent des codes théâtraux, leurs espaces de jeu débordant et dégoulinant sur le public lui même nutriment de l’histoire. Iels nous emmènent enfin dans une folle farandole, hymne à la joie de vivre, un grand rendu d’artifice qui nous permettra (peut-être...) de sortir de l’organe. La musique romantique française débordante du XIXe enrobe ce spectacle telle une chantilly.
Source : Open Agenda
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