Actuellement dans une démarche de recherche, Isabelle Scheidt éprouve le besoin d’explorer d’autres matériaux (plâtre, alliage du métal et de la terre) tout en expérimentant différentes façons de travailler, à partir de modèles vivants, de l’observation ou de l’improvisation. Plonger ses doigts dans l’argile, la triturer, y jouer du couteau, observer ce qui se dégage, ce qui s’offre : une ligne parmi d’autres, un creux, un plein, un vide...qui vous guide, vous oriente, vous amène à choisir, à saisir l’un ou l’autre. En sculptant, elle tente d’exprimer ce qui la fascine : le vivant et plus particulièrement l’humain entre force et fragilité, équilibre et déséquilibre, énergie et épuisement, assurance et doute, sérénité et tourment, reconnaissance et étrangeté. On retrouve ce sujet de prédilection chez Edwige Renouard, pour qui la terre permet la rapidité de capture des émotions et la spontanéité de la créativité. Sa sculpture dégage une émotion et surtout une présence. Chaque œuvre offre une opportunité d’échange avec la matière et le sujet. Capturer l’instant, saisir l’émotion sont ses objectifs premiers pour chaque sculpture. Lorsqu’enfin l’objectif est atteint, vient l’interrogation : ce coup de couteau supplémentaire amènera-t-il une lecture complémentaire de la sculpture, ne va-t-il pas nuire ? Ce travail permet de laisser le plus de liberté possible au spectateur pour l’interprétation de l’œuvre, pour la pluralité de sa lecture, et surtout permet à l’artiste de pouvoir emmener le spectateur avec son imaginaire, ses références, ses ressentis à la rencontre de sa création.
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