Le musée des Arts et Traditions Populaires a été inauguré en 1984. On ignore que le projet est né une dizaine d’années plutôt, au cours des séjours que Georges Henri Rivière, inventeur de l’ethnologie de la France et fondateur du musée des Arts et Traditions Populaires de Paris, faisait au domaine des Treilles qu’Anne Gruner Schlumberger, collectionneuse, mécène, passionnée autant par les arts que par la science, avait acquis en 1960. Elle s’était éprise de ce «paysage du bout du monde» qui lui rappelait, tout à la fois la Grèce et l’Italie. Bien avant qu’elle ne fasse de son domaine une Fondation d’utilité publique, pour l’étude et la recherche, elle recevait artistes, peintres, écrivains, poètes, musiciens, chercheurs. Georges Henri Rivière appartenait à ce cercle d’amis. Anne Gruner partageait l’intérêt qu’il portait à l’«histoire humaine et naturelle» de ce terroir et avait le même souci de préserver les témoignages des savoir-faire ancestraux. Ensemble ils collectèrent outils, poteries, vanneries, sparteries, vêtements, cotonnades. Ils créèrent une association préfigurant le futur musée, prévoyant d’y faire des dons. Généreuse mécène Anne Gruner Schlumberger acheta l’atelier du dernier tourneur de bois d’Aiguines pour en faire un musée.
Ce projet s’est concrétisé, Il n’en fut pas de même de celui du musée des Arts et Traditions Populaires qui devait attendre plusieurs années avant de voir enfin le jour. Les acquisitions qui lui étaient destinées restèrent au domaine et dialoguent aujourd’hui avec des œuvres d’art et contribuent par leur histoire à l’esprit des Treilles.
Exposée pour la première fois, avec les photographies de son amie, la photographe Jacqueline Hyde, documentant les travaux et les jours au Treilles, cette collection témoigne de la contribution de Georges Henri Rivière et d’Anne Gruner Schlumberger pour la sauvegarde d’un patrimoine dont on mesurait la fragilité.
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