Conférence : Les loges haut-alpines, histoire d’une fraternité laïque, de 1775 à 1944. - Salle Le Royal - rue Pasteur - 05000 GAP

Depuis le retour en France des archives maçonniques, confisquées par l’occupant allemand, puis par le régime soviétique, des sources nouvelles ont permis de connaître la vie des loges maçonniques. Le mouvement apparait en France dans les années 1730, mais il faut attendre 1775 pour que s’ouvre la première loge des futures Hautes-Alpes, à Briançon, La Réunion, suivie par une deuxième, La Concorde, et par une loge féminine, L’Adoption, qui fait exception dans les futures Hautes-Alpes et même en Dauphiné. Briançonnais et Briançonnaises sont à l’avant-garde de ce mouvement d’émancipation intellectuel qu’est la maçonnerie des Lumières. La première loge de Gap, l’Amitié, est liée à l’administration napoléonienne ; elle regroupe des anciens révolutionnaires et, surtout, l’élite intellectuelle du département, qui porte et diffuse les acquis des Lumières. C’est sous l’égide du Grand-Orient de France que s’ouvre à Gap, en 1893, Les Amis des Hautes-Alpes. L’engagement des maçons est alors au service de la République et de la laïcité. Elle regroupe des membres de la fonction publique, surtout des instituteurs, plusieurs élus, maires, député, sénateur. Plusieurs s’engagent contre le régime de Pétain et l’occupant allemand. Edmond Pascal, instituteur révoqué par Vichy pour son appartenance maçonnique, coordonne la résistance civile du département, dirige le comité de Libération et devient préfet des Hautes-Alpes. De 1775 à 1944, les loges maçonniques haut-alpines se sont montrées au service des idées des Lumières, du progrès et de l'émancipation, pratiquant une fraternité laïque.