Le modèle de développement économique et industriel de nos sociétés occidentales dépend intrinsèquement des ressources minérales et se fonde sur une croissance exponentielle de leur production.
Les scénarios de "transition" énergétique proposés par les gouvernements et les organisations internationales ne font pas exception. Ils reposent sur des besoins en métaux considérables qui s'ajoutent à des prévisions de production métallique sans précédent.
Dans ce contexte, de nombreuses institutions nationales et internationales promeuvent en priorité une intensification de l’activité minière partout où cela est possible, depuis les forêts primaires jusqu’aux grands fonds marins. Elles sont cependant peu enclines à mentionner les conséquences humaines, sociales et environnementales des filières minérales et l’aggravation des inégalités qu’elles induisent. La prise en compte de ces conséquences est cependant indispensable pour établir des scénarios de production métallique justes et soutenables.
De plus, la plupart des institutions nationales et internationales se concentrent sur les filières primaires plutôt que sur les filières secondaires (réutilisation, refabrication, recyclage), alors que ces dernières constituent un levier majeur pour répondre à la demande en métaux et pour repenser nos rapports aux matières premières minérales.
Aurore Stéphant est ingénieure géologue minier, diplômée de l’École nationale supérieure de géologie en 2009 et disposant d'un master complémentaire en géologie des ressources minérales. De 2010 à 2018, elle est experte après-mine de l’État français (BRGM, GEODERIS). Après une brève expérience en Suisse, dans l’évaluation des critères ESG des plus grandes compagnies minières mondiales, elle devient en 2019 ingénieur de recherches sur les filières minérales pour le compte de l’association SystExt, qu'elle a co-fondé 10 ans plus tôt. Ses missions s’organisent autour des quatre champs d’action de SystExt : veille citoyenne et expertise, accompagnement de la société civile, sensibilisation, et formation.
Depuis plus de 15 ans, elle consacre également son temps personnel à des travaux de recherche sur les questions minérales. Elle s’appuie sur des enquêtes de terrain régulières, lui ayant permis de visiter jusqu’alors plus de 200 sites miniers (fermés, actifs ou en projet) en France et à l’étranger.
Modération par Sara Gnoni, fondatrice de The Positive Project, activiste et membre du comité de la Fédération Suisse des Entreprises.
Conférence tous publics, gratuite et sans inscription. Soirée en partenariat avec l'Université de Genève et la Fédération Suisse des Entreprises. Université de Genève, UNI MAIL, salle MR080
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