Sérendipité face A créé en 2013 est un objet connecté. Il se joue de l’expressivité sociologique et poétique de Google en convertissant les propositions intuitives du moteur de recherche en matière gestuelle. Dans Sérendipité Face B, une histoire de la distance (nouvelle création), Léa Lansade se filme depuis chez elle, dans cet espace non-ciconscrit entre vie et travail. La chorégraphie est le produit sauvage et savant des mélanges culturels de danses tirées d’internet, assemblées simultanément par la danseuse et par la sérendipité de Youtube. La danse est live mais l’interprète n’est pas là physiquement, elle est présente seulement via sa webcam. Cette fenêtre aux frontières du skype et du vlog* rejoue les gestes artistiques amateurs qui s’emparent d’internet pour s’offrir une fenêtre fortuite de visibilité.
La téléprésence de l’interprète est un spectre qui prendrait corps. C’est à la fois le spectre d’une précarité qui hante le milieu du spectacle et qui relègue de plus en plus les interprètes chez eux. C’est aussi le fantôme d’un renversement culturel où les pratiques numériques —amateurs et/ou populaires — sont sous les feux de la rampe, éclipsant l’aura de la danseuse —professionnelle, savante, reléguée dans les limbes.
Loin d’opposer les deux dans une logique trop facile et trop rejouée, Une histoire de la distance met en scène la distance (qu’elle soit dans l’espace, dans la communication ou dans la culture) comme un agent puissant de travestissement identitaire, géographique, et émotionnel ; comme un processus de vampirisation réciproque où chaque élément se fait contaminer par l’énergie de l’autre.
Pauline Simon : Après s’être formée au CNSMD de Paris et avec différents chorégraphes dont Odile Duboc, Loïc Touze et Mathieu Bouvier, Fanny De Chaillé, La Ribot, Vincent Dupont, ou encore Julyen Hamilton, fait l’expérience de recherches collectives et pluridisciplinaires initiées par Jean-Marc Adolphe en participant aux Laboratoires du SKITE à Caen, ainsi que TRIP. Elle a travaillé en tant qu’interprète auprès de Nathalie Pernette, Joanne Leighton, Nina Santes, (dans le cadre de Transforme à Royaumont) Mickaël Phelippeau, (Set up) Ulla von Brandeburg. Elle accompagne également les projets du Sous Sol, du collectif Peeping Tom, Ambra Senatore, Volmir Cordeiro ou d’Eric Mihn Cuong Castaing. (School of Moon) comme collaboratrice ou assistante. Elle développe depuis 2012 son travail, entre danse théâtre et performance avec l’association SUPRABENIGNE, dont Exploit, (premier prix et prix du public du concours Danse Elargie au Theatre de la ville) Sérendipité, Perlaborer, et Postérieurs.
Distribution
Sérendipité face A : Conception et interprétation : Pauline Simon • Avec la collaboration d’Elise Simonet et Corentin le Flohic. • Régie générale: Johann Maheut, ou Corentin le Flohic. • Remerciements: Sandra Iché // Sérendipité face B : Conception : Pauline Simon • Interprétation : Léa Lansade • Recherche et développement visuel : Corentin le Flohic et Gaëtan Brun-Picard assisté de Lucie Calise • Composition musicale : en dialogue avec Claudine Simon.
En écho ailleurs : Sérendipité face A et face B – à l’Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie dans le cadre d’une programmation hors les murs au Musée des Beaux Arts de Chambéry vendredi 6.04.
Infos pratiques
Vendredi 19 janvier à 19h
au Pacifique, 30 chemin des Alpins
38100 Grenoble
Tarif plein 12€ / réduit 8€
infos et réservations :
http://lepacifique-grenoble.com/rendez-vous/serendipite-face-a-face-b/
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