Un avril mémorable - Camp Militaire De La Valbonne

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Camp Militaire De La Valbonne

La Valbonne
01360 La Valbonne
12 avril 1961 : l'événement scientifique du siècle. Un homme, un soviétique nommé Youri Gagarine a réussi l'exploit inimaginable de faire tout le tour de la Terre en 108 minutes seulement...Pas croyable ! D'ailleurs beaucoup n'y croit pas et s'indignent des excès de la propagande communiste car cette nouvelle, ou ce canular, selon les avis nous vient d’Union Soviétique. On est très excité malgré tout car nous avons le sentiment de vivre un jour inoubliable de l'Histoire de l'Humanité. Il y aurait un homme qui serait sorti hors de notre environnement naturel et qui serait monté si haut jusqu'à 300km d'altitude, qu'il se serait satellisé, et il serait revenu vivant de ce périple ultra rapide. Bien évidemment la nouvelle n'est pas suffisamment sensationnelle pour que la hiérarchie militaire pense qu'il serait judicieux de nous inviter tous à assister à une toute petite conférence sur ce sujet ou sur le développement des fusées, ou sur l'évolution de la conquête spatiale, ou sur les projets de la France en astrophysique ou en astronomie...Eh bien non ! Un homme traverse l' espace cosmique ? Circulez, il n'y a rien à voir ! Nous, les jeunes nés après l'écrasement de la France nous sommes enthousiasmés par cette nouvelle, c'était comme si on nous montrait la voie vers un monde nouveau qui n'attend que nous pour se laisser découvrir. Pour la Grande Muette c'est mission impossible, nos grands baroudeurs sortis de leur ronrons quotidiens ordinaires sont totalement perdus ils font une crise d'autisme totale...
Le matin du samedi 16 avril, six bombardiers américains B26 peints aux couleurs cubaines, en violation des conventions internationales, décollent du Nicaragua et attaquent les bases aériennes de La Havane et de Santiago . L'objectif initial de la CIA est de débarquer une force de 1 400 mercenaires, qu'elle a recrutés et formés, afin que dans un premier temps ils s'emparent d'une colline près de la Baie des Cochons. La plupart des appareils de l'armée cubaine et de nombreux avions civils sont détruits au sol. Seuls neuf appareils qui étaient en vol sont restés intacts et joueront un rôle décisif 48 heures après. Le lendemain, le 17 avril vers 1 h 15, la brigade anticastriste débarque en deux endroits, à la baie des Cochons, à 202 km au sud-est de La Havane. Au large, de nombreux cargos et autres bâtiments de guerre américains sont destinés à renforcer la tête de pont. La population locale leur oppose une farouche résitance.
Le 19 avril la population civile, puis les troupes de Fidel Castro et les neuf avions de guerre (encore en état) ayant mis l'envahisseur en déroute, les mercenaires se rendent.
176 Cubains furent tués par les mercenaires, qui ont compté 118 pertes dans leurs rangs. 1 189 furent faits prisonniers. Les prisonniers n'ont pas été maltraités. La rançon s'élèvera à 20 millions de dollars en espèce et à la valeur de 50 millions en produits laitiers, aliments infantiles et tracteurs...
Le 16 septembre 1959, dans une déclaration télévisée à grand retentissement, de Gaulle évoque pour la première fois le «droit des Algériens à l'autodétermination» ! Les Pieds-Noirs, dépités, s'insurgent à Alger au cours d'une meurtrière «Semaine des Barricades», du 24 janvier au 1er février. Début mars 1960, le président de Gaulle fait un pas de plus vers la décolonisation. Il annonce une «Algérie algérienne liée à la France». Dans le même temps, les unes après les autres, les colonies d'Afrique (Cameroun, Togo, Madagascar...) se voient accorder leur indépendance. Le 4 novembre 1960, le président de la République évoque pour la première fois une «République algérienne . Le 8 janvier 1961, le peuple français approuve par référendum le principe de l'autodétermination .
Moi, qui vais bientôt avoir 20 ans, je suis appelé au Camp de La Valbonne , à servir sous les drapeaux à compter du 1er mars 1961. Le 30 mars 1961, le gouvernement annonce officiellement l'ouverture de pourparlers avec les représentants du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne. Zeller, un général, est sollicité par un petit groupe de colonels en opération en Algérie, indignés par la tournure des événements. Ces militaires professionnels, qui ont été déjà défaits en Indochine, ne supportent pas de perdre l'Algérie sans avoir été, une fois encore complètement battus. Enfin, dans une conférence de presse, le 11 avril 1961, de Gaulle parle désormais de l'Algérie comme d'un «État souverain». Après cette conférence Challe se décide à trahir la volonté du peuple français, et prend la défense des aspirations délirantes des Pieds Noirs résolument opposés à toute libéralisation du statut des algériens de souche.. Il convainc les anciens généraux Jouhaud et Zeller avides de pouvoirs de le rejoindre dans une nouvelle «Révolution». Il s'agit de réitérer le coup d' Etat du 13 mai 1958, mais cette fois contre le général de Gaulle et le peuple de France qui soutient son opinion sur le conflit algérien. Les parachutistes de la Légion étrangère, dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril, prennent le contrôle d'Alger. Challe arrête les représentants du gouvernement. Les mutins tuant la sentinelle de la radio s'en emparent rapidement. Ils sont déterminés à abattre les soldats du contingent qui leur barreraient la route . Le général Salan bientôt chef militaire de l'OAS quittant Madrid où il complote sous la protection du général Franco, arrive à Alger. Dans la même nuit du 21 au 22 avril 1961, à Paris le gouvernement fait arrêter les sympathisants des putschistes.
Moi, dès que la nouvelle est connue (par la radio) je rameute les appelés et je cours de chambrée en chambrée pour expliquer ce que doivent faire tous les soldats du contingent : s'opposer par la force des armes aux parachutistes tant de la Légion que des autres corps, car les titulaires ordinaires de l'autorité se sont évaporés dans la nature: on ne voit aucun militaire de carrière à la ronde...Je me démène et fais tout mon possible pour expliquer dans les chambrées où nous sommes consignés, qu'en France personne n'a le droit de bafouer la volonté du peuple. J'explique qu'il nous faudra accueillir et armer les ouvriers qui viendront nous demander des armes et des munitions. Le Président de Gaulle laisse les généraux factieux s'enfoncer dans la mutinerie. Cependant, la marine, l'armée de l'air, tout le contingent, et de nombreux généraux et officiers supérieurs restent fidèles à la république et au Président. Dans son allocution du dimanche soir 23 à la télé, devant la nation le général de Gaulle condamne dédaigneusement : « Un pouvoir insurrectionnel s'est installé en Algérie par un pronunciamiento militaire. Ce pouvoir a une apparence : un quarteron de généraux en retraite... Au nom de la France, j'ordonne que tous les moyens, je dis tous les moyens, soient employés pour barrer la route de ces hommes-là... J'interdis à tout Français et d'abord à tout soldat d'exécuter aucun de leurs ordres...». C'est ce que j'explique depuis deux jours aux soldats embarrassés ...Le contingent et les sous – officiers et officiers loyaux, tous les républicains qui dans l'armée ne pouvaient supporter de combattre la volonté populaire et de retourner leurs armes contre le peuple de France qui avait exprimé souverainement et par référendum son dégoût de cette guerre, étaient désormais confortés dans leur désir de servir la nation toute entière. Quand aux ultra-colonialistes, aveuglés par un égoïsme monstrueux, prêts à tous les crimes, à toutes les cruautés pour bétonner leurs anciens privilèges, les assassins des groupes « delta » de l'OAS qui posaient lâchement des bombes n'importe où, pour terroriser les honnêtes gens et aveugler des petites filles innocentes, comme la petite Delphine Renard, ils commencent, pour certains, à comprendre que leur activisme sanglant est voué à l'échec... Le lendemain lundi, les syndicats de la métropole organisent une grève générale de solidarité au gouvernement, grève qui est massivement suivie. Les travailleurs ont choisit leur camp. Les factieux mal inspirés et traîtres à la nation sont écrasés. Ils ne tardent pas à se rendre. Salan s'enfuit dans la clandestinité.. Il sera pris quelques mois après. Le général de Gaule qui a commué jadis la peine de mort de Pétain en prison a vie, va aussi les amnistier quelques années plus tard et même les libérer puis plus encore, pardonner tous les fauteurs des crimes de L'OAS. Moi, fin juin je terminais mes classes sans plus toucher à un AMX, mais je passais seulement quelques minutes sur un M24, et je parts en permission chez moi avant de recevoir l'ordre de prendre le train pour le Centre de répartition des troupes à Marseille pour une « destination inconnue.... »

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