Voici réunit trois acteurs engagés de la scène musicale contemporaine et improvisée aux parcours azimutés ; jazz, Punk rock, improvisation libre, musique contemporaine. Arpenteurs de paysages sonores et explorateurs insatiables des ondes acoustiques, Christian Pruvost – trompette environnée, Toma Gouband – pierres et percussions et Nicolas Desmarchelier – guitares classique et électrique, se rencontrent ici pour la première fois. Un concert à écouter les yeux grands ouverts, open your eyes.
Christian Pruvost : trompette environnée
Il explore le spectre de la trompette dans tous ses états, du souffle le plus doux aux éclats les plus vifs. Tantôt acoustique, tantôt légèrement sonorisé, il développe un jeu appuyé par quelques objets sonores qui lui confèrent une richesse de timbres élargie. Il est membre du collectif de musiciens Muzzix et de l’ensemble de musique contemporaine Dedalus. Il est actuellement engagé sur la dernière création de Catherine Diverrès, BLOW THE BLOODY DOORS OFF !
Nicolas Desmarchelier : guitares classique et électrique
Sa pratique est fondamentalement liée à l’écoute et au travail de la matière sonore. « Au-delà d’un jeu purement guitaristique, c’est le potentiel acoustique de la guitare dans son ensemble qui m’intéresse : la guitare en tant qu’objet sonore. J’aspire à un jeu dépouillé où le corps tout entier accompagne le son. A la manière d’un peintre ou d’un sculpteur, j’essaie d’être avec la matière sonore dans un rapport manuel et concret».
En 2008, il s’installe dans le Morbihan où il fonde avec la chorégraphe et danseuse japonaise Yukiko Nakamura, l’Association SO – vieux terme japonais qui désigne les choses telles qu’elles sont, dans leur état le plus simple, sans artifices. Ensemble et individuellement, ils développent des projets artistiques à la croisée des disciplines chorégraphiques, visuelles et sonores.
Toma Gouband : percussions, pierres
« Il n’y a pas même à « entrer » dans la musique de Toma Gouband : nos oreilles (et yeux, lorsqu’on a le plaisir de le voir à l’oeuvre) sont naturellement invitées par les spectaculaires et inouïs agencements de couleurs de timbres qui composent son univers rêveur et inventeur: silexs, peaux naturelles d’une grosse caisse à l’horizontale parsemée de clochettes ou blocs de bois, branchages et brindilles, cailloux roulés au sol, cymbales inversées recueillant ainsi toute sorte de résonateurs naturels… les cymbales de charleston ont été remplacées par… des pierres, elles aussi… Animée par une pulsation intérieure faite de superpositions de cycles mystérieux comme autant d’horloges disant le temps de la vie en polyvitesse, qui se superposent ou s’entrechoquent, la musique de Toma Gouband transcende l’idée de territoire imaginaire, car elle invite à l’approcher telle un rite social ou encore une cérémonie amoureuse. Un savant tissage de tissus de sons que l’on ressent comme universels, d’un âge ancien, voire préhistorique mais d’une ère à venir ou devenir également, dont la métaphore visuelle pourrait être ces tissus traditionnels Kuba du Haut-Zaïre faits d’étoffes cousues les unes sur les autres, auxquelles on vient ajouter des motifs animés par des agencements rigoureux mais dont la facture semble obéir à des règles transmises aux seuls initiés. Une musique initiée par l’histoire du monde donc, unique, libre de toute contrainte de chapelle, et qui ne répond qu’à sa force intérieure, soit un sommet de l’Art musical. »
Benoît Delbecq, novembre 2011 (notes du CD « Courant des vents »)
Ouverture des portes à 20h
Concert à 20h30
Tarif : 5 euros
Avec l’aide de l’Atelier de Musique du Havre, du Studio Honolulu et de la Ville du Havre
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