À eux deux, ils représentent depuis 50 ans un pan essentiel de la culture berbère, et une part inestimable de l’héritage poétique et musical légué par les traditions orales des montagnes kabyles. Mais il y a plus encore : la longue portée de leur regard, les ciselures de leur verbe, la beauté sans fard de leurs mélodies, la simplicité de mise de leurs arrangements. D’humbles richesses qui les inscrivent plus profondément encore dans la trame du temps et du monde. Et c’est à la parentèle des poètes sans âge qu’on a envie de les rattacher, à cette lignée, informelle mais si solide, qui unit les troubadours médiévaux à Paco Ibáñez, Joan Baez à Atahualpa Yupanqui, Georges Brassens à Víctor Jara.
Hamid Cheriet, dit Idir, se destinait au métier de géologue, avant que le succès de sa chanson A Vava Inouva scelle son destin d’artiste. Lounis Aït Menguellet, lui, aurait pu devenir ébéniste. La terre, le bois, c’est dans ces matériaux intemporels que leurs chansons semblent avoir été sculptées, loin des productions éphémères des musiques de masse et du brouhaha des modes.
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