Il existe de nombreux rituels pour s'en débarrasser, car des croyances ancestrales en font la cause de bien des malheurs, mais le Mauvais il de Sarah et d'Alexis s'impose, lui, comme un regard doux sur le monde. Si le duo a choisi ce nom de scène c'est justement pour conjurer, en musique, la morosité ambiante. Une promesse fédératrice incarnée par l'alliance de leurs deux personnalités. Lui, qui joue de plusieurs instruments, a grandi dans un environnement musical classique avant d'intégrer le Conservatoire et d'ouvrir son répertoire. Elle est autodidacte, a grandi dans un milieu populaire, où la musique se vivait surtout comme une fête, et s'autorise désormais à porter sa voix. Ces riches compositions pensées à deux et produites par Alexis, au clavier et à la guitare, respectent la rareté de chaque musicien choisi pour sa spécificité. Un mélange soigneusement réfléchi de tradition et de modernité. D'ailleurs le groupe cite Timbaland en référence ; ce producteur qui a enrichi le rap américain de samples de la musique arabe. Une rencontre surprenante, aux premiers abords, devenue finalement une évidence. Comme celle de ce duo qui affirme, ensemble, leurs talents et leurs volontés après avoir affiné leur style dans deux EP : Nuit de Velours en 2019 puis Mektoub en 2020. Sur scène, en première partie d'artiste française comme Clara Luciani ou marocaine comme Manal, la force éclectique de Mauvais Oeil exalte et leur esthétique devient une célébration universelle.
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