Entre la terre et le ciel, il y a Camille. Un monde de son parcouru depuis plus de vingt ans comme un rituel aux pieds nus, un vaste continent poétique habité par une voix qui caracole, ivre de cristal et de joie, par delà les codes de la chanson. Une vie de musique et de création.
Née à Paris en 1978, Camille est une enfant du disque. Avant d’apprivoiser la sienne, elle grandit avec les voix de Fiona Apple, Nina Simone, Ella Fitzgerald, Elton John, Claude Nougaro, Michael Jackson ou Ray Charles. Mais aussi celle de son pater, Hervé Dalmais, dont la guitare et les chansons enchantent l’enfance de Camille qui dès lors intègre quelques repères forts : spontanée, instinctive, organique et si possible à plusieurs, la musique est toujours meilleure. Autodidacte et donc libre de tout complexe académique, Camille n’attend pas pour sonder l’immensité de son potentiel vocal, du lyrique au chant diphonique, avant de se présenter au monde en 2002 avec Le Sac des Filles, un premier album qui s’appuie sur une langue ultra-créative pour explorer le devenir-femme et la mythologie de la jeune parisienne. Plébiscitée pour la singularité de sa signature poétique et vocale, Camille reçoit la bénédiction de l’illustre Claude Nougaro, puis collabore avec Jean-Louis Murat, Gérard Manset ou Étienne de Crécy, avant d’intégrer le collectif Nouvelle Vague. Offrant aux classiques de la new wave une langueur bossa nova, Camille interprète notamment “In a Manner of Speaking” (Tuxedomoon), “Guns of Brixton” (The Clash), “Too Drunk To Fuck” (Dead Kennedys)… Punk !
“Ton cœur de petite fille est mort” chante Camille dans “Au Port”, l’un des grands titres de son deuxième album. Sorti en 2005, Le Fil marque un véritable tournant dans la carrière de la chanteuse qui transcende, avec ce disque culte et son bourdon en si, les grands deuils intimes du début de la vie d’une femme. Car pour Camille, pas de doute, la vibration est un soin et la musique, thérapeutique. Lié au sauvage et au sacré, c’est en live que l’art de Camille déploie naturellement toute son envergure : proche du rituel collectif, ses concerts sont des performances totales qui engagent tout son être, à l’image de son rapport incarné à la création. Voix, cœur et corps forment chez elle un tout indivisible, une pulsation primordiale qu’elle travaille notamment auprès de la chorégraphe-passeuse Elsa Wolliaston afin d’en cultiver le souffle et la magie dans chacun de ses albums.
Pour Music Hole, en 2008, Camille compose un music hall flamboyant centré sur les percussions corporelles et la polyphonie des voix éprouvant, au fil d’un audacieux tressage, la richesse musicale et rythmique de ses langues de cœur : le français et l’anglais, hérité de sa mère. Trois ans plus tard, Ilo Veyou célèbre l’Amour et la maternité en lettres d’or avec des titres sensuels qui confinent au mystique. Portée par une quête de justesse et d’épure, en 2017, Camille introduit enfin le tambour chamanique à son répertoire pour OUÏ, un cinquième opus enraciné dans l’énergie du tellurique. Refrain pop, plain-chant médiéval, comptine minimale, onomatopées, incantation gospel, thème traditionnel, musique du vivant ou réverb’ naturelle d’une abbaye… D’un disque à l’autre, Camille s’autorise tout avec une virtuosité et une inventivité inégalées dans le paysage musical français. Ses contemporain.e.s l’ont bien compris, ainsi, au fil des années, Camille collabore entre autres avec David Byrne, Bobby Mc Ferrin, Jamie Cullum, Philippe Katerine, Reggie Watts, Etienne Daho, Saul Williams, Christophe, M ou Jacques Higelin. Depuis 2021, avec l’essentiel pour boussole et la joie pour mantra, Camille s’épanouit par ailleurs avec les LALÀ, des cercles de chants participatifs qui lui permettent de partager les vertus de la vibration, de l’organique et de l’instant présent avec le plus grand nombre, en marge de ses concerts. La même année, Camille réalise Comme un Poisson dans l’Air, un premier long-métrage hautement sensoriel qui documente avec douceur et poésie, alors qu’elle attend son deuxième enfant, l’ancestral pouvoir de reliance de la voix et du son.
D’une diversité exceptionnelle, la carrière de Camille l’emmène aussi au théâtre comme au cinéma, en tant qu’actrice, interprète ou compositrice. Célèbre dans le monde entier pour avoir prêté sa voix à Colette, l’héroïne du film d’animation Ratatouille dans lequel elle interprète le titre-phare, “Le Festin”, Camille signe également les bandes originales des films Fever de Raphaël Neal, J’irai où tu iras de Géraldine Nakache et co-compose, aux côtés d’Hans Zimmer, celle du Petit Prince de Mark Osborne. Actuellement, Camille travaille sur la bande originale du prochain film de Jacques Audiard, une comédie musicale intitulée Emilia Perez, un nouveau terrain de jeu pour la musicienne qui compose avec son compagnon Clément Ducol un répertoire… en espagnol !
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