Le choix de mettre en scène La vie est un Songe de Calderon, après Léonce et Léna (création 2022), répond au désir de Loïc Mobihan et de la Compagnie Dimanche 11h de poursuivre plusieurs objectifs : continuer à s'adresser à la part sensible du spectateur par le biais d' écritures poétiques ; travailler sur des dramaturgies « hors-normes » offrant davantage de liberté dans leur traduction scénique et conservant par là une étonnante modernité ; explorer des récits théâtraux qui, s’appuyant sur des éléments propres au conte (éloignement spatio-temporel, trajectoire initiatique) acquièrent une portée universelle.
Le texte de Calderon, singulier dans sa langue et virtuose dans sa structure, permet en outre l'approfondissement de nombreuses thématiques déjà à l'oeuvre dans Léonce et Léna : filiation, libre-arbitre, pouvoir, lien à la nature.
Il offre aussi une réflexion d'une troublante actualité s'agissant des rapports de domination et d'emprise, et des souffrances qu'ils engendrent chez ceux qui en sont l'objet.
Après avoir été victime des traitements inhumains de son père, Sigismond, acceptant de ne plus savoir s'il évolue dans le rêve ou la réalité, prendra conscience du caractère illusoire de l'existence. Sa métamorphose - qui ira jusqu'au pardon du père - et son désir de vie, témoigneront d'une étonnante capacité de résilience.
Au sein de ce grand labyrinthe mental, le motif du "non-su" relie tous les personnages, qu'il s'agisse de la superstition de Basile, de l'égarement de Sigismond entre rêve et réalité, ou des lignées familiales de Sigismond et de Rosaure - l'une des figures féminines libres et insoumises de la pièce.
La mise en scène donnera toute sa place à la dimension initiatique de ce conte baroque où s'entremêlent métaphysique, politique et finesse psychologique. La direction d'acteur épousera la musicalité d'une écriture profuse et contrastée, au sein d'un espace unique, à la fois mental et symbolique.
Source : Open Agenda
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