Chant, théâtre et performance de papier se conjuguent au plateau pour figurer le mythe de Baùbo, une prêtresse, incarnation de la pulsion de vie au cœur même de la tragédie. Inspirée par les affres d’une passion d’aujourd’hui, Jeanne Candel célèbre un rituel polyphonique de renaissance, entre lamentation et exaltation, mirage et miracle.
On pourrait être dans un rêve. Fantômes et fantasmes coexistent et la musique relie tous les signes : une femme en deuil d’un amour perdu, des pleureuses, un chevalier en armure, un mur des jubilations, un clown échevelé. Plane au plateau le mythe de Baùbo, la prêtresse antique qui souleva son vêtement et montra son sexe, provoquant chez la déesse Déméter un éclat de rire. Y flottent aussi des motifs épars de l’œuvre de Heinrich Schütz, compositeur allemand contemporain de Monteverdi. Après Orfeo / Je suis mort en Arcadie et Tarquin, Jeanne Candel revient dans la saison du Grand T avec Pierre-Antoine Badaroux et cette géniale bande d’interprètes, tour à tour instrumentistes, acteur·ices et chanteur·euses. Ensemble, dans cet entre-monde du deuil et du désir, elles et ils subliment la force créatrice et « l’art de n’être pas mort ».
0 Commentaire Soyez le premier à réagir