Mansfield TYA (Fr)
Elles sont capables de tout, de transformer un hymne rageur des Bérus en berceuse, de se réinventer à chaque album, de se faire aimer toujours davantage par un public depuis longtemps conquis et accro mais rongeant sérieusement son frein en dépit du récent Re-Nyx et de la tournée June, ten years after. C'est un phénomène bien connu d'envoûtement qui ne peut manquer de se prolonger avec Corpo Inferno, quatrième album (à noter, la présence de Shannon Wright sur l'un des morceaux) et nouvelle mue d'un duo aux vies multiples. Entre harmonies classiques (Carla, plutôt) et expressivité brute, heurtée (plutôt Julia), Mansfield.TYA poursuit donc un dialogue intime entamé il y a plus de dix ans, ses visions suscitées, les dégoûts et la désespérance, les motifs obsessionnels – avec, toujours, en un contrepoint lumineux, la complicité rieuse, le doux abandon que procure la confiance intuitive et qui fait comme un refuge au cœur même de cette boule de noire mélancolie qui creuse et serre les entrailles.
www.mansfieldtya.com
Jambinaï (Corée)
On le sait, les apparences sont parfois trompeuses. Si les membres de Jambinaï viennent du pays du matin calme, on ne peut pas réellement prétendre que leur musique le soit, calme – plutôt annonciatrice de tempêtes, dispensatrice de fureurs. Et pour mieux tromper son monde, le groupe se sert d'instruments traditionnels qui, détournés de leur ancestral office folklorique ou cérémoniel, participent d'un déluge sonore dont le plus proche équivalent serait une secousse sismique de magnitude 36. Les ponts jetés entre tradition et modernité sont crânement assumés, aux harmonies traditionnelles se mêlent samples et distorsions, guitares post-rock et furie punk dans un maelström aussi chahuteur que virtuose. Les Coréens de Jambinaï excellent dans l'alternance de détonations rageuses et d'accalmies délusoires : l’impassibilité n'est que de surface, et le déchaînement d'autant plus jouissif. Le calme peut attendre.
www.facebook.com/jambinaiofficial
SERPENTINE AND THE PUP HOUSE (FR-US)
Ces deux-là n'en sont pas à leur première collaboration. Le Chicagoan et le Nantais se sont rencontrés en 2008 sur les bords du lac Michigan – la journée était belle, mais froide. Depuis ce jour, Evan Hydzik, membre fondateur de Pillar & Tongues, et Vincent « My Name is Nobody » Dupas n'ont cessé de travailler ensemble au sein de leurs projets respectifs jusqu'à l'apparition de Serpentine, entreprise à laquelle ils ont convié l'artiste plasticienne Sara Drake, qui donne vie en direct à l’univers visuel avec un rétroprojecteur. Fascinant hommage à cette ville tentaculaire et bruyante, qui est aussi la porte des grands espaces du Midwest, le premier album du duo, Summer in the Polar Vortex, déploie une ambient instrumentale, harmonieuse et bruitiste, que « substantialisent » des fields recordings de la métropole de l'Illinois. Tous deux autodidactes, tous deux multi-instrumentistes, Vincent et Evan ne se sont jusqu'à présent produits qu'une seule fois sous le nom de Serpentine, lors d'une Ambient Night organisée à Chicago l'an dernier. A trois sur cette toute récente création c'est donc une première que leur performance à Stereolux, et l'occasion de faire bon poids, bonne mesure.
http://saradrake.info/performance/
Carte Stereolux : 15€
Prévente : 19.60€
Guichet : 20€
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