Cette exposition regroupe deux collectifs d’artistes féminines qui ont travaillé
côte à côte et proposent de célébrer, cultiver, encourager la fertilité par des
cabanes de revitalisation des sols, une fiction de planification territoriale en
agro-écologie pour Nègrepelisse ou encore des rituelles de célébration de la
fécondité pour et par les arbres.
Marta Jonville
Le Nouveau Ministère de l’Agriculture (Suzanne Husky et Stéphanie Sagot) est un duo d’artistes créé en 2016 et dont la mission est de mettre en
lumière l’arc idéologique du ministère de l’agriculture en grossissant ses traits les plus problématiques au regard de la santé de la terre. En 2020, face à la crise sanitaire, aux urgences écologiques et sociales que nous traversons, Le Nouveau Ministère de l’Agriculture, dans un élan
de transformation profonde, cesse de surenchérir sur la réalité de la Politique Agricole Commune afin de panser le monde d’avant et de constituer le monde d’après.
Il remplace ses mots d’ordre Contrôler, Innover, Exploiter, Capitaliser par Aimer, Jouir, Polliniser, Germer et ses dystopies par des écotopies qui
cherchent à prendre part dans le réel. En cela, il s’appuie sur l’expérience de ses deux Ministres. Suzanne Husky est formée en art, en paysagisme, en permaculture et un peu en agroforesterie. Elle crée des pièces qui déclinent la longue et complexe histoire de l’homme et de la terre. Stéphanie Sagot, artiste et maîtresse de conférence en art, cherche à élargir le champ
d’intervention de l’art afin de s’opposer au programme de mobilisation totale du capitalisme. Pour cela, elle a fondé et dirigé (2004/2016) le centre d’art et de design La cuisine pour engager des dialogues avec les élu.es, les habitant.es par l’implication de l’art dans le quotidien.
Mathilde Amilhat, Fanette Declercq et Anaïs Duplan proposent “Une forêt tissée” : De toute cette horizontalité nous proposons de dresser le
végétal. Pour dénoncer son absence, signifier sa nécessité, son appel. Une forêt comme cabane, comme remède. Une forêt que l’on construirait
ensemble, en ronde, emplie de danses et de chants, comme force collective face aux injonctions. Nos arbres sont un lien entre terre et ciel, un clin d’oeil au rituel de l’arbre de mai quand les anciens célébraient la fécondité et la vie. Une forêt pour regagner une autonomie, qui s’étend, qui peuple et s’adapte. Elle invite à venir y déambuler, à y passer un temps, être ensemble - faire textile.
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