Le nô est une forme dramatique psalmodiée, chantée, dansée et accompagnée d’un petit orchestre de 3 ou 4 instruments. Créé au XIVème siècle pour apaiser le cœur des humains et leur transmettre le prolongement de la vie, il a pour fonction de chasser les tourments causés par les passions humaines en montrant la douleur et la souffrance dont sont atteints les personnages qu’il convoque. Créé et interprété par des hommes, le théâtre nô présente cependant dans une grande partie des œuvres, des personnages féminins. Conservé intact jusqu’à nos jours, le répertoire du nô se constitue à l’époque médiévale japonaise. Les discours sur la féminité véhiculés dans le répertoire traditionnel se font donc le reflet des débats théologiques de l’époque, partagés entre rejet ascétique et fascination esthétique.
Depuis plusieurs mois et à travers un processus de work in progress, Raphaël Trano mène un travail de recherche/laboratoire avec un groupe d’artistes instrumentistes, vocalistes et danseuses issus des pratiques improvisées. Ils interrogent les imaginaires contemporains liés aux féminités, et questionnent le processus d’écriture collective (musique/théâtre/danse) pour créer un théâtre nô résolument actuel.
0 Commentaire Soyez le premier à réagir